Totus

Notes de Des courtisans aux partisans,
de S.Thion et J.C.Pomonti, 1971,
3e partie

1. Op. cit., p. 29-30.
2. Témoignages recueillis par l'un des auteurs auprès de militaires et d'instituteurs dans les provinces de Svay Riêng, Prey Veng, Kandal et Takèo. Un instituteur a reconnu que dans le district de Kompong Trabek (province de Prey Veng) la grande majorité des paysans était pour Sihanouk et se rendait à l'entraînement tous les matins. " Parce qu'ils sont crédules ", devait-il ajouter. Tous les contacts avec la population locale étaient établis par des cadres cambodgiens du F. U. N. K.
3. Un planteur de Snuol, dans la région de l'Hameçon, expliquera plus tard à l'un des auteurs que le 22 avril, pour la première fois, les représentants du F. U. N. K. sont venus à la direction de la plantation française et se sont imposés comme les autorités de fait. Ils ont immédiatement ordonné la reprise du travail, organisé la défense contre les raids aériens et recruté des soldats parmi le personnel. Ils se sont retirés devant l'invasion des troupes américaines, non sans avoir résisté. Ils n'ont jamais occupé les villages et le centre administratif de cette plantation, épargnant ainsi les destructions. Selon le même planteur, deux officiers vietnamiens, l'un originaire du Nord et l'autre du Sud, semblaient diriger les opérations. I.es planteurs .français, dont la présence au centre administratif avait été signalée au commandement américain à Saigon par la direction de Phnom Penh, ont été ramenés sur la capitale khmère après l'occupation des lieux par les troupes américaines. En revanche, la ville voisine de Snuol, où la présence d'aucun Européen n'avait été signalée, a été rasée par l'aviation et l'artillerie américaines.

Autres témoignages, ceux de Mme Claude Muller et de M. Jean-Marie Vallet, deux ressortissants français arrêtés à Krek, donc toujours dans la région de l'Hameçon, le 26 avril 1970. Ils constateront que la population paysanne est sincèrement attachée au prince Sihanouk et que les autorités du F. U. N. K. sont khmères. Les conseillers, en revanche, sont des Viêtnamiens dont l'un parle le français couramment. Ils seront relâchés la veille de l'intervention américaine par le "commandant de la région est ", vraisemblablement un officier de l'armée royale qui a suivi le prince Sihanouk. Mme Muller précisera que les soldats khmers étaient plus nombreux mais moins solides que les Viêtnamiens.
4. On peut se reporter aux témoignages de Xavier Baron et Lydie Nicaise, détenus pendant quarante-sept jours dans la région d'Angkor et qui ont été publiés par Le Monde pour le premier et France-Soir pour la deuxième. Voir notamment Le Monde du 28 août 1970 et France-Soir des 9 et 30-31 août ainsi que des 1er et 2 septembre 1970. Un journaliste américain, Robert Anson, libéré après trois semaines dans la région de Skoun ait des constatations du même ordre.
5. Cf. International Herald Tribune (Paris) des 23, 24, 25 26, 27-28 et 29 juin 1970. Richard Dudman est le correspondant à Washington du St Louis Post Dispatch. Les deux journalistes qui ont partagé sa captivité étaient Elizabeth Pond (alors correspondante à Saigon du Christian Science Monitor) et Michael Morrow, du Dispatch News Service International.
6. Un Cambodgien nous faisait remarquer que "les provinces de l'Ouest sont notre Alsace- Lorraine. Les habitants se souviennent des rigueurs de l'occupation thaïlandaise, pendant la Seconde Guerre mondiale. L'usage de la langue khmère était interdit, les impôts étaient écrasants, les vexations de l'occupant étaient intolérables. "Quand les habitants de ces provinces ont su que Lon Nol allait chercher Au secours à Bangkok, ils sont devenus extrêmement méfiants. "
7. Wilfred Burchett, dans un livre écrit en 1957, En remontant le Mékong, p. 121.
8. Si les orthographes souvent fantaisistes, de nos différentes sources ne nous induisent pas en erreur, Kéo Meas, qui avait participé en novembre au Congrès mondial de la Paix à Vienne, était à Genève en 1951, candidat unique du Pracheachon à Phnom Penh en 1958; il est membre du comité exécutif actuel du parti, te présentement ambassadeur du G. R.U. N. K. auprès du gouvernement de la Chine populaire.

Sien An, qui est resté haut fonctionnaire à Phnom Penh jusqu'aux alentours de 1968 s'est ensuite exilé volontairement. Il est maintenant ambassadeur du G R. U. N. K. à Hanoi.
9. Harald Munthe-Kaas, "The Red Awakening", Far Eastern Economic Review, n· 32, 6 août 1970, p. 57.
10. Texte dans Nouvelles du Cambodge, bulletin d'information du F. U. N. K., Paris, n· 3, 11 mai 1970.
11. Nouvelles du Cambodge, n· 4,18 mai 1970.
12. Nouvelles du Cambodge, n· 9, 22 juin 1970.
13. Le Monde, 12-13 et 17 avril 1970.
14. Nouvelles du Cambodge, n· 9, 22 juin 1970.
15. Foreign Affairs, 49, n· 1, octobre 1970.
16. Peter Kann, dans le Wall Street Journal, raconte en août 1970, l'histoire doublement édifiante, qui suit: le 23 septembre 1969 mourait, à l'âge de 86 ans, Chuon Nath, chef de l'ordre Mohanikay, la plus grande confrérie de bonzes du Cambodge, donc un personnage très important dans le pays. Selon la coutume, sa dépouille fut placée dans une urne, et cette urne dans un pagodon de bois construit à cet effet, en attendant la cérémonie de la crémation. La date favorable qu'avaient fixée les astrologues pour cette cérémonie se situait après le départ pour Paris du prince Sihanouk. Il fut alors convenu d'attendre son retour. Mais les événements repoussèrent encore la cérémonie. De plus, l'accomplissement des rites, et, sans doute, la désignation d'un successeur, nécessite la tenue d'une assemblée à laquelle devraient participer près de trois mille vénérables. "Mais, ajoute Peter Kann, une partie de ces moines se trouvent dans des régions contrôlées par le Viêtcong. Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas voyager à cause des dangers de la guerre et des bombardements. Et le gouvernement Lon Nol n'est pas très assuré de vouloir réellement que se tienne un conclave de trois mille bonzes, dont une grande partie pourrait bien n'être pas très loyale au nouveau régime. Le vénérable n'est toujours pas incinéré.Peter Kann, dans le Wall Street Journal, raconte en août 1970, l'histoire doublement édifiante, qui suit: le 23 septembre 1969 mourait, à l'âge de 86 ans, Chuon Nath, chef de l'ordre Mohanikay, la plus grande confrérie de bonzes du Cambodge, donc un personnage très important dans le pays. Selon la coutume, sa dépouille fut placée dans une urne, et cette urne dans un pagodon de bois construit à cet effet, en attendant la cérémonie de la crémation. La date favorable qu'avaient fixée les astrologues pour cette cérémonie se situait après le départ pour Paris du prince Sihanouk. Il fut alors convenu d'attendre son retour. Mais les événements repoussèrent encore la cérémonie. De plus, l'accomplissement des rites, et, sans doute, la désignation d'un successeur, nécessite la tenue d'une assemblée à laquelle devraient participer près de trois mille vénérables. "Mais, ajoute Peter Kann, une partie de ces moines se trouvent dans des régions contrôlées par le Viêtcong. Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas voyager à cause des dangers de la guerre et des bombardements. Et le gouvernement Lon Nol n'est pas très assuré de vouloir réellement que se tienne un conclave de trois mille bonzes, dont une grande partie pourrait bien n'être pas très loyale au nouveau régime. Le vénérable n'est toujours pas incinéré. "
17. "La majorité du gouvernement royal d'union nationale est maintenant "khmère rouge" -- déclarait récemment le prince Sihanouk --. Je donne tout aux "Khmers rouges", ce sont des purs. Ils feront ce qu'il faut pour le peuple [...]. J'étais pour un socialisme bouddhiste, l'expérience a échoué. Il ne peut plus maintenant y avoir qu'un socialisme marxiste. Il n est pas question pour moi de reprendre le pouvoir . " (Interview à l'A.F.P., Le Monde, 27-28 septembre 1970.)
18. Voir, par exemple, Tru'o'ng-Chinh, Sur la voie tracée pnr K. Marx, Hanoï, 1969, 147 p.
19. Paul Mus, op. cit., p. 97-99