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 Mon Combat

ADOLF HITLER

 

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Le droit de légitime défense

 

Autant que la sagesse humaine est capable de prévoir l'avenir, la politique qui fut pratiquée après l'armistice, en novembre 1918, devait nous réduire peu à peu à un complet asservissement. L'histoire prouve par maint exemple que les peuples qui ont mis bas les armes, sans y être absolument contraints, aiment mieux, par la suite, accepter les pires humiliations et les pires exactions que tenter de changer leur sort par un nouvel appel à la force.

Ce choix est très humain. Autant que possible, un , vainqueur avise n'imposera ses exigences aux vaincus que par étapes successives. Et il a le droit d'escompter, avec un peuple ayant perdu toute force de caractère - comme c'est toujours le cas de celui qui se soumet volontairement - que le vaincu ne trouve plus dans aucun des actes d'oppression, pris à part, une raison suffisante de reprendre les armes. Plus nombreuses sont les exactions ainsi acceptées passivement, et moins la résistance paraît justifiée aux yeux des autres hommes, quand le peuple vaincu finit par se révolter contre le dernier acte d'oppression d'une longue série, surtout quand ce peuple a déjà supporté patiemment et en silence tant de maux beaucoup plus pénibles.

La ruine de Carthage est un effrayant exemple de cette lente agonie d'un peuple consommée par sa propre faute. Clausewitz, dans ses Trois actes de foi, a mis cette idée en évidence d'une façon incomparable, et il lui a donné sa forme définitive en disant « que la tache faite à l'honneur par une lâche soumission ne peut jamais plus s'effacer ; que cette goutte de poison, entrée dans le sang d'un peuple, se transmet à ses descendants pour paralyser et miner les

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forces des générations futures » ; que, par contre, « même la perte de la liberté à la suite d'un sanglant et glorieux combat garantit la résurrection du peuple un moment asservi, et qu'elle est le vivant noyau dont, un jour, un nouvel arbre poussera de solides racines ».

Naturellement, une nation qui a perdu tout sentiment de l'honneur et toute force de caractère ne se souciera pas de cette doctrine. Quiconque la prend à cœur ne tombera jamais très bas ; mais, si on l'oublie ou n'y veut plus penser, on perd toute force et tout courage. Aussi n'y a-t-il pas lieu de s'attendre à ce que les responsables d'une soumission pusillanime rentrent subitement en eux-mêmes et, se laissant guider par la raison et toute l'expérience humaine, modifient dès lors leur conduite. Ce sont ceux-là, tout su contraire, qui rejetteront bien loin une telle théorie et alors le peuple finira par s'habituer à son joug d'esclave, si les meilleurs éléments de la masse ne se font jour pour arracher le pouvoir des mains d'un gouvernement infâme et corrupteur. Dans le premier des cas, les gouvernants n'ont guère l'habitude de se sentir si mauvais que cela, parce que les vainqueurs sont souvent assez rusés pour leur confier la surveillance des esclaves ; et ces êtres sans caractère exercent la plupart du temps cet of6ce aux dépens de leur propre peuple, avec une rigueur plus impitoyable que ne le ferait n'importe quelle brute étrangère placée par l'ennemi lui-même dans le pays vaincu.

Le cours qu'ont pris les événements depuis 1918 prouve que l'espoir d'obtenir, par une soumission volontaire, la grâce des vainqueurs a exercé en Allemagne la plus funeste influence sur les jugements politiques et sur l'attitude des masses. J'insiste sur l'importance de l'expression les masses, parce que je ne puis me convaincre que toute la conduite des chefs de notre peuple doive être attribuée à la même erreur funeste. Comme la direction de nos affaires a été prise par les Juifs depuis la fin de la guerre, et de la façon la plus ostensible, on ne peut vraiment pas admettre que notre malheur soit dû simplement à un défaut d'intelligence de notre situation ; on doit être convaincu, au contraire, que l'on mène sciemment notre peuple à sa perte. Considérée de ce point de vue, la conduite de notre politique étrangère n'est pas aussi insensée qu'elle le paraît ; elle est dictée par une logique subtile et d'une froideur glacée, mise au

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service du plan juif de conquête du monde et du combat livré pour réaliser cet idéal.

On comprend ainsi pourquoi, alors que, de 1806 à 1813, sept ans avaient suffi à la Prusse terrassée pour recouvrer sa force vitale et la résolution de se battre, le même laps de temps s'est écoulé de nos jours sans qu'on en tire profit,. et a même affaibli encore notre Etat.

Le traité de Locarno a été signé sept ans après le mois de novembre 1918.

Le début de ce chapitre explique ce qui s'est passé : du moment qu'on avait signé le honteux armistice, on ne pouvait plus trouver l'énergie et le courage d'opposer subitement une résistance aux mesures que notre adversaire prit ensuite pour accentuer notre oppression. Il avait été trop avisé pour trop exiger d'un seul coup. Il limita ses exactions de telle sorte qu'elles fussent toujours à sa propre estime - et à celle du gouvernement allemand - assez tolérables pour qu'on n'eût pas à craindre une révolte du sentiment populaire. Plus nous souscrivions à ces décisions arbitraires qui achevaient de nous étrangler, et moins nous paraissions fondés à faire à l'improviste, en présence d'une nouvelle exaction ou d'une nouvelle humiliation, le geste à quoi tant d'autres n'avaient pu nous décider, c'est-à-dire résister. C'était là la « goutte de poison » dont parle Clausewitz : le manque de caractère qui s'est manifesté une fois s'aggravera fatalement toujours et pèsera peu à peu, comme un funeste héritage, sur toutes les décisions ultérieures. C'est un poids de plomb qu'à la longue un peuple n'est presque plus capable de secouer de ses épaules et qui finit par l'abaisser au niveau d'une race d'esclaves.

C'est ainsi qu'alternaient en Allemagne les édits qui achevaient de nous désarmer et de nous asservir, qui nous rendaient politiquement sans défense et nous exploitaient économiquement, jusqu'à créer cet état d'esprit qui nous fit considérer le plan Dawes comme un bonheur et le traité de Locarno comme un succès. On peut dire, il est vrai, qu'à un point de vue plus élevé nous eûmes, au milieu de ces afflictions, un bonheur : c'est qu'on peut bien égarer les hommes, mais le ciel ne se laisse pas suborner. Il nous refusa ses faveurs : la détresse et l'inquiétude n'ont cessé depuis d'accompagner notre peuple et la misère a été son unique et fidèle alliée. Le sort n'a pas, même en cette

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occurrence, fait d'exception en notre faveur ; il ne nous a donné que ce que nous méritions. Nous ne savons plus le prix ù l'honneur, il nous fait apprécier la liberté de pouvoir gagner son pain. Les hommes ont déjà appris à réclamer leur pain ; un jour viendra où ils prieront le ciel de leur rendre la liberté.

Si pénible et manifeste que fût l'effondrement de notre peuple pendant les années qui ont suivi 1918, on n'en a pas moins persécuté résolument et avec la plus grande violence, à cette même époque, quiconque se permettait de prédire ce qui est arrivé par la suite. Le gouvernement que subissait notre peuple était aussi infatué que lamentablement incapable ; il l'était surtout quand il s'agissait pour lui de se débarrasser de conseillers que leurs avertissements lui rendaient odieux. Il pouvait arriver alors (et cela arrive du reste encore aujourd'hui) que les plus épais cerveaux du Parlement, de vulgaires selliers et gantiers - la profession elle-même n'ayant du reste aucune importance ici - se trouvaient subitement élevés au rang d'hommes d'Etat et, du haut de ce piédestal, faisaient la leçon aux humbles mortels. Il importait et il importe encore peu qu'un pareil « homme d'Etat » se révèle le plus souvent, après avoir exercé six mois ses talents, comme un charlatan sans cervelle, que le monde entier assaille de railleries et de sarcasmes, qui ne sait jamais ce qu'il doit faire et donne les preuves les plus évidentes de sa complète incapacité ! Non cela n'a aucune importance, au contraire : moins la politique pratiquée par les hommes d'Etat de la république parlementaire a des résultats effectifs, plus furieusement ils persécutent, en revanche, ceux qui attendent d'eux de tels résultats, qui ont l'audace d'établir que la politique suivie jusqu'à présent n'a connu que des échecs, et de prédire qu'il en sera de même à l'avenir. Si l'on arrive enfin à mettre au pied du mur un de ces honorables parlementaires, et si cet artiste en politique ne peut plus nier l'échec subi et la nullité des résultats obtenus, il trouve à cette faillite des milliers d'excuses, sans reconnaître, en aucune façon, qu'il est lui-même la cause de tout le mal.

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Tout le monde aurait dû comprendre, au moins à partir de l'hiver de 1922-1923, que la France poursuivait, avec

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une inflexible logique, même après la conclusion de la paix, les objectifs qu'elle avait au début de la guerre. Car personne ne croira que la France, dans la lutte la plus décisive de son histoire, ait mis en jeu pendant quatre ans et demi le sang de son peuple dont elle n'était point riche, simplement pour recevoir des réparations, contrepartie des dommages subis. L'Alsace-Lorraine même ne suffirait pas à expliquer l'énergie avec laquelle la France conduisit la guerre, s'il ne s'était agi d'une partie d'un vaste programme d'avenir de la politique étrangère française : démembrer l'Allemagne en une macédoine de petits Etats. C'est pour atteindre ce but que la France chauvine a combattu, tout en faisant, il est vrai, de son peuple un mercenaire au service du Juif international.

Ce but de guerre français aurait été atteint par la guerre même, si, comme on l'espérait d'abord à Paris, la lutte avait eu le sol allemand pour théâtre. On se figurait que les sanglantes batailles de la guerre mondiale seraient livrées non pas sur la Somme, en Flandre, en Artois, ou devant Varsovie, Nijni-Novgorod, Kowno, Riga et partout ailleurs, mais en Allemagne, sur la Ruhr et sur le Rhin, sur l'Elbe, devant Hanovre, Leipzig, Nuremberg, etc. ; et l'on accordera que, dans ce cas, il eût été possible de démembrer l'Allemagne. Il est très douteux que notre jeune Etat fédératif ait pu supporter quatre ans et demi durant une telle épreuve d'endurance, aussi bien que le fit une France fortement centralisée depuis des siècles, et où tous les yeux étaient tournés vers Paris, centre incontesté. Tout Ie mérite que cette gigantesque lutte des peuples se soit déroulée hors des frontières de notre patrie revient à notre ancienne armée, et à elle seule ; mais c'est aussi là un grand bonheur pour l'avenir de l'Allemagne. J'ai la conviction inébranlable, et cela me serre souvent le cœur, que dans le cas contraire il n'y surait plus aujourd'hui depuis longtemps de Reich allemand, mais seulement des « Etats allemands ». C'est aussi la seule raison qui permette de dire que le sang de nos amis et de nos frères, tombés sur le champ de bataille, n'a pas coulé complètement en vain.

Ainsi les choses prirent une tout autre tournure que celle escomptée par la France. L'Allemagne s'effondra bien en novembre 1918 avec la rapidité de l'éclair. Mais, lorsque la catastrophe frappa notre pays, les armées du généralissime

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occupaient encore une grande partie des pays ennemis. Le premier souci des Français ne fut pas alors de dissocier l'Allemagne, mais de faire sortir nos armées le plus vite possible de France et de Belgique. Le gouvernement de Paris, pour mettre fin à la guerre mondiale, dut d'abord désarmer les armées allemandes et les repousser, autant que faire se pouvait, en Allemagne ; c'est seulement après qu'on put s'occuper d'atteindre le but primitif, le but essentiel de la guerre. Mais, à cet égard, la France se trouvait déjà paralysée. Une fois l'Allemagne anéantie en tant que puissance coloniale et commerciale, et réduite au rang d'Etat de seconde classe, la guerre était véritablement finie et gagnée pour l'Angleterre. Non seulement elle n'avait aucun intérêt à ce que l'Etat allemand fût radicalement éliminé du concert européen, mais elle avait même beaucoup de raisons pour désirer que la France trouvât pour l'avenir un rival en Europe. Aussi la politique française fut-elle contrainte de ne plus poursuivre que par une action pacifique résolue ce que la guerre avait commencé, et le mot de Clemenceau disant que, pour lui, la paix n'était que la continuation de la guerre, en vit sa portée accrue.

Constamment, chaque fols que l'occasion s'en présenta, on s'efforça de disloquer l'armature du Reich. A Paris, on comptait avoir raison de sa cohésion en formulant toujours de nouvelles exigences dans les notes réclamant le désarmement de l'Allemagne, et par les spoliations économiques que ce désarmement rendait possibles. Plus les Allemands perdaient le sentiment de l'honneur national, et plus l'oppression économique et la détresse continuelle produisaient en politique des effets meurtriers. Dix ou vingt ans d'un tel système d'asservissement politique et d'exploitation économique ne peuvent manquer de ruiner à la longue l'Etat le plus solidement organisé et, si les circonstances s'y prêtent, ils peuvent amener sa complète dissolution. Et le but de guerre de la France eût été alors définitivement atteint.

Quand arriva l'hiver 1922-1923, on devait s'être rendu compte depuis longtemps des intentions de la France. Il n'y avait donc que deux alternatives : ou bien la volonté française s'émousserait peu à peu contre la force de résistance du peuple allemand, ou bien l'Allemagne finirait par faire ce qui arrivera inévitablement un jour : un acte

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d'oppression particulièrement brutal l'amènerait à donner un violent coup de barre et à faire tête. I1 est vrai qu'une telle décision impliquait un combat où son existence même serait en jeu ; et elle ne pouvait espérer en sortir vivante que si elle parvenait auparavant à isoler si bien la France que cette seconde guerre ne fût plus une lutte de l'Allemagne contre le monde entier, mais une guerre défensive, menée contre une France qui ne cessait de troubler la paix mondiale.

J'insiste sur ce point et j'ai la conviction profonde que cette seconde partie de l'alternative doit se réaliser et se réalisera un jour. Je ne croirai jamais à une modification des projets que la France nourrit à notre égard ; car ils ne sont, au fond, que l'expression de l'instinct de conservation de la nation française. Si j'étais Français et si, par conséquent, la grandeur de la France m'était aussi chère que m'est sacrée celle de l'Allemagne, je ne pourrais et ne voudrais agir autrement que ne le fait, en fin de compte, un Clemenceau. La nation française, qui meurt lentement, non pas tant par la dépopulation que par la disparition progressive des meilleurs éléments de la race, ne peut continuer à jouer un rôle important dans le monde qu'en démolissant l'Allemagne. Quelques détours que prenne la politique française, elle 6nit toujours par tendre à ce dernier but qui satisferait ses désirs les plus profonds ei les plus ardents. Mais il est faux de croire qu'une volonté purement passive de se maintenir pourra, à la longue, opposer une résistance victorieuse à une autre volonté, non moins résolue et passant activement à l'attaque. Tant que l'éternel conflit mettant aux prises l'Allemagne et la France consistera dans une défensive allemande contre l'agression française, il n'interviendra jamais de décision, mais l'Allemagne perdra de siècle en siècle de nouvelles positions. On n'a qu'à étudier les fluctuations de la frontière linguistique allemande depuis le douzième siècle jusqu'à nos jours, et l'on pourra difficilement compter ensuite sur l'heureuse issue d'un processus qui nous a été jusqu'à présent aussi funeste.

C'est seulement lorsque ceci sera bien compris en Allemagne, quand on ne laissera plus la volonté de vivre de la nation s'égarer dans' une défense purement passive, mais qu'on rassemblera toute notre énergie pour une ~explication définitive avec la France, et pour cette lutte

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décisive, qu'on jettera dans la balance les objectifs essentiels de la nation allemande, c'est alors seulement qu'on pourra mettre un terme à la lutte interminable et essentiellement stérile qui nous oppose à la France ; mais à condition que l'Allemagne ne voie dans l'anéantissement de la France qu'un moyen de donner enfin à notre peuple, sur un autre théâtre, toute l'extension dont il est capable. Nous comptons aujourd'hui quatre-vingt millions d'Allemands en Europe ! On ne pourra considérer notre politique étrangère comme bien conduite que si, en moins de cent ans, deux cent cinquante millions d'Allemands peuvent vivre sur ce continent, non pas entassés comme les serfs qui travaillent dans les fabriques du Nouveau-Monde, mais en paysans e ouvriers qui assurent réciproquement leur existence par leur labeur.

En décembre 1922, la tension des rapports entre l'Allemagne et la France parut atteindre un degré menaçant. La France méditait de nouvelles et monstrueuses mesures d'extorsion, et elle avait besoin de gages lui garantissant le succès. L'exploitation économique devait être précédée d'une pression politique et un coup violent porté sur un des centres nerveux de tout l'organisme allemand pouvait seul, à l'avis des Français, imposer à notre peuple « rétif ~ un joug plus lourd. En occupant le bassin de la Ruhr, la France espérait non seulement parvenir enfin à nous briser moralement les reins, mais encore nous réduire à un tel asservissement économique que nous serions obligés de souscrire, bon gré mal gré, à toutes les obligations et jusqu'aux plus lourdes.

Il s'agissait de plier ou de rompre. L'Allemagne commença tout de suite par plier et finit par se trouver complètement rompue.

Par l'occupation de la Ruhr, le destin tendait encore une fois la main au peuple allemand pour l'aider à se relever. Car, ce qui, au premier aspect, semblait être un malheur accablant, contenait, à y regarder de plus près, un moyen de mettre un terme aux souffrances de l'Allemagne. Au point de vue politique, en occupant la Ruhr, pour la première fois la France s'aliénait réellement et profondément l'Angleterre ; et il ne s'agissait pas seulement des milieux diplomatiques anglais - qui ri avaient conclu, apprécié et maintenu l'alliance avec la France que du point de vue pratique de froids calculateurs - mais aussi des couches les plus

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profondes du peuple anglais. Ce nouvel incroyable renforcement de la puissance française sur le continent provoquait, en particulier dans les milieux économiques d'outre-Manche, un malaise mal dissimulé. Car, la France occupait maintenant en Europe, en tant que puissance militaire et politique, une situation que l'Allemagne elle-même n'avait jamais connue auparavant, et en outre elle acquérait des ressources économiques lui assurant une position privilégiée unique pour concurrencer politiquement l'Angleterre. Les plus importantes mines de fer et de charbon de l'Europe se trouvaient réunies dans les mains d'une nation qui, à la différence de l'Allemagne, avait jusqu'alors défendu ses intérêts vitaux avec autant de décision que d'activité, et qui venait de rappeler au monde entier dans la Grande guerre la confiance qu'elle pouvait avoir dans ses armes. En occupant la Ruhr, la France enlevait aux mains de l'Angleterre tout le profit de la guerre et la victoire ne revenait plus à l'active et souple diplomatie britannique, mais au maréchal Foch et à la France qu'il représentait.

En Italie également, les sentiments qu'inspirait Ia France et qui, depuis la fin de la guerre, étaient déjà rien moins qu'affectueux, prirent le caractère d'une haine formelle. C'était le grand moment historique où les alliés d'hier pouvaient devenir les ennemis de demain. S'il en fut autrement et si les alliés n'en vinrent pas subitement aux mains, comme il était arrivé pendant la seconde guerre balkanique, ce fut simplement parce que l'Allemagne n'avait pas d'Enver Pacha, mais un chancelier du Reich qui s'appelait Cuno.

Cependant, l'invasion de la Ruhr par les Français n'ouvrait pas seulement à l'Allemagne de grandes perspectives d'avenir en politique étrangère, mais aussi en politique intérieure. Un grand nombre de nos concitoyens auxquels la France avait persuadé, grâce à l'influence mensongère continuelle de sa presse, qu'elle était le champion du progrès et du libéralisme, furent d'un seul coup guéris de cette illusion. L'année 1914 avait dissipé les rêves de solidarité internationale des peuples, qui hantaient le cerveau de nos ouvriers allemands et les avait ramenés dans un monde où règne la lutte incessante et où l'existence du plus fort nécessite la mort du plus faible ; le printemps 1923 joua le même rôle.

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Lorsque le Français mit ses menaces à exécution et finit par avancer, d'abord avec beaucoup de prudence et de timidité, dans la région minière de la Basse-Allemagne, l'heure qui venait de sonner à l'horloge du destin était décisive pour l'Allemagne. Si, à ce moment, notre peuple avait adopté une attitude autre que celle qu'il avait observée jusqu'alors, la région allemande de la Ruhr aurait pu devenir pour la France ce que Moscou avait été pour Napoléon. On ne pouvait agir que de deux façons ; ou bien on supportait encore sans mot dire cette humiliation et l'on restait les bras croisés, ou bien l'on éveillait chez le peuple allemand, en attirant ses regards sur cette contrée où rougeoient des forges et fument les hauts fourneaux, l'ardente volonté de mettre un terme à ces affronts incessants, et de s'exposer à foutes les épouvantes de l'heure plutôt que de continuer à subir une éternelle terreur.

La gloire immortelle de Cuno, alors chancelier du Reich, fut de découvrir une troisième issue et nos partis bourgeois allemands se sont acquis de nouveaux titres de célébrité, en admirant et en suivant le chancelier.

Je voudras maintenant examiner, aussi brièvement que possible, le second des partis qui s'offraient à nous :

En occupant la Ruhr, la France avait, de la façon la plus éclatante, violé le traité de Versailles. Elle s'était ainsi aliéné toute une série de puissances garantes du traité, notamment l'Angleterre et l'Italie. La France ne pouvait plus espérer que ces Etats lui donneraient un appui quelconque pour exécuter son raid de pillage, qui ne servait que ses propres intérêts et son égoïsme. Il ne lui fallait donc compter que sur ses seules forces pour mener à bien cette aventure, car ce ne fut d'abord pas autre chose. Un gouvernement allemand national ne pouvait prendre que le parti que prescrivait l'honneur. Il était sûr qu'on ne pouvait pas tout de suite opposer à la France une résistance armée ; mais il était aussi indispensable de se rendre compte que toute négociation, sans une force pour l'appuyer, serait ridicule et stérile. S'il était insensé, toute résistance effective étant impossible, de prendre position en déclarant : « Nous refusons de négocier », il était encore plus stupide d'engager finalement des négociations sans avoir entre temps créé cette force. 

Ce n'est pas à dire qu'on eût pu empêcher l'occupation

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de la Ruhr par des mesures militaires. Il aurait fallu être fou pour prôner une pareille décision. Mais on pouvait et on devait mettre à profit et l'impression causée par l'entreprise de la France, et le temps qu'elle mettait à l'exécuter ; et, faisant bon marché du traité de Versailles que la France venait de déchirer, il fallait songer à s'assurer les ressources militaires sur lesquelles les négociateurs représentant l'Allemagne auraient pu ensuite s'appuyer. On devait se rendre compte également que les meilleurs négociateurs ne peuvent guère remporter de succès, lorsque le sol sur lequel ils se tiennent et la chaise sur laquelle ils sont assis ne sont pas sous la protection de leur peuple. Ün pauvre petit avorton de tailleur ne peut pas lutter contre des athlètes, et un négociateur sans défense n'a qu'à se résigner quand Brennus jette son glaive dans un des plateaux de la balance, s'il ne peut pas jeter le sien dans l'autre plateau pour rétablir l'équilibre. N'était-il pas désespérant d'assister aux comédies de négociations qui précédaient régulièrement, depuis 1918, les décisions unilatérales et arbitraires de l'ennemi ? C'est pourtant ce spectacle humiliant pour nous que l'on donnait au monde entier en nous invitant d'abord comme par dérision à une table de conférences, pour nous présenter des décisions et des programmes arrêtés depuis longtemps, et sur lesquels nous pouvions bien discourir, mais que nous devions a priori considérer comme immuables. A vrai dire, nos négociateurs n'ont que très rarement dépassé la moyenne la plus modeste, et la plupart d'entre eux ne justifiaient que trop l'insolent propos de Lloyd George qui, en présence de l'ancien chancelier du Reich Simon, remarquait d'un ton sarcastique « que les Allemands ne savaient pas se donner pour chefs ou représentants des hommes intelligents ». Au reste, même des hommes de génie n'auraient pu obtenir que de maigres résultats, en raison de la volonté d'un ennemi décidé à user de sa force, et de l'impuissance lamentable où se trouvait le peuple sans défense qu'ils auraient représenté.

Cependant, celui qui aurait voulu, au printemps de 1923, profiter de l'occupation de la Ruhr par la France pour reconstituer nos forces armées, aurait dû d'abord rendre à la nation les armes morales, développer sa force de volonté, et anéantir ceux qui avaient détruit en lui cet élément primordial de la puissance d'une nation.

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En 1918, nous avions payé de notre sang la faute, commise en 1914 et 1915, quand on avait négligé d'écraser, une fois pour toutes, la tête du serpent marxiste ; nous devions être cruellement punis de la faute commise au printemps de 1923, quand on ne saisit pas l'occasion qui s'offrait de mettre définitivement hors d'état de nuire les marxistes traîtres à leur pays et assassins de leur peuple.

Toute idée d'opposer une résistance effective à l'agression française était une pure folie, si l'on ne déclarait pas la guerre aux influences qui, cinq ans auparavant, avaient, de l'intérieur, brisé la résistance allemande sur les champs de bataille. Seuls, des esprits bourgeois pouvaient concevoir l'idée incroyable que le marxisme avait peut-être évolué et que les immondes créatures qu'étaient les chefs de 1918 ceux qui à ce moment-là avaient froidement foulé aux pieds deux millions de morts pour se hisser plus commodément aux postes de gouvernement - se trouveraient subitement prêts à payer leur tribut à la conscience nationale. C'était une idée aussi inconcevable que vraiment absurde d'espérer que ceux qui avaient autrefois trahi leur patrie deviendraient en un tournemain les champions de la liberté allemande. Ils étaient bien loin d'y penser ! Pas plus qu'une hyène ne lâche une charogne, un marxiste ne renonce à trahir sa patrie. Qu'on veuille bien ne pas me faire la plus sotte des objections, à savoir que de nombreux ouvriers ont aussi autrefois versé leur sang pour l'Allemagne. Des ouvriers allemands, d'accord, mais c'est qu'alors ils n'étaient plus des internationalistes marxistes. Si la classe ouvrière allemande n'avait été composée, en 1914, que de partisans des doctrines marxistes, la guerre aurait été finie en trois semaines. L'Allemagne se serait effondrée avant même que le premier soldat eût franchi la frontière. Non, pour qu'alors le peuple allemand ait continué à combattre, il fallait que la folie marxiste ne l'eût pas corrodé à cœur. Mais qu'un ouvrier allemand et un soldat allemand fussent, au cours de la guerre, repris en main par les chefs marxistes, cet ouvrier et ce soldat étaient perdus pour la patrie. Si l'on avait, au début et au cours de la guerre, tenu une seule fois douze ou quinze mille de ces Hébreux corrupteurs du peuple sous les gaz empoisonnés que des centaines de milliers de nos meilleurs travailleurs allemands de toute origine et de toutes professions ont dû endurer sur le front, le sacrifice

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de millions d'hommes n'eût pas été vain. Au contraire, si l'on s'était débarrassé à temps de ces quelques douze mille coquins, on aurait peut-être sauvé l'existence d'un million de bons et braves Allemands pleins d'avenir. Mais la « science politique » de la bourgeoisie consistait justement à envoyer, sans sourciller, des millions d'hommes se faire tuer sur le champ de bataille, tandis qu'elle proclamait hautement que dix ou douze mille traîtres à leur peuple - mercantis, usuriers et escrocs - étaient le trésor le plus précieux et le plus sacré de la nation et que l'on ne devait pas y toucher. On ne sait vraiment pas ce qui l'emporte dans ce monde bourgeois, du crétinisme, de la faiblesse et de la lâcheté ou bien d'un moral complètement délabré. Il représente une classe condamnée à disparaître et qui, malheureusement, entraîne avec elle tout un peuple à l'abîme.

Or, en 1923, on se trouvait devant la même situation qu'en 1918. Quelque mode de résistance qu'on dût adopter, la première mesure à prendre était de débarrasser notre peuple du venin marxiste. Je suis convaincu que le premier devoir d'un gouvernement vraiment national était alors de chercher et de trouver les hommes résolus à déclarer au marxisme une guerre d'extermination, et de leur laisser ensuite le champ libre ; il ne devait pas être le servile adorateur de la formule inepte ; « La paix sociale et le bon ordre », alors que l'ennemi extérieur portait à la patrie le coup fatal, et qu'à l'intérieur la trahison était aux aguets à tous les coins de rue. Non ! un gouvernement vraiment national devait voir d'un bon œil, à ce moment-là, se manifester troubles et désordre, pourvu que cette agitation permît efFectivement un règlement de compte complet avec les marxistes, ennemis mortels de notre peuple. Si l'on négligeait cette précaution, c'était pure folie que de penser à résister, de quelque façon que ce fût.

Pour un règlement de compte d'une telle portée historique, on ne pouvait pas se contenter de suivre le plan tracé par quelque conseiller intime, quelque vieux ministre à l'âme desséchée ; il fallait obéir aux lois éternelles de la vie sur terre, qui font de l'existence un combat, un incessant combat. Il ne fallait pas perdre de vue que souvent les guerres civiles les plus sanglantes ont donné naissance à un corps de peuple trempé comme l'acier et foncièrement sain, tandis que plus d'une fois une décomposition, dont la puanteur

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s'élevait jusqu'au ciel, a été le fruit d'un état de paix artificiellement entretenu. On devait donc, en 1923, saisir d'une poigne brutale les vipères qui rongeaient le corps de notre peuple. Que l'opération réussît, alors la préparation d'une résistance active aurait eu un sens !

Combien de fois me suis-je alors enroué à essayer de faire comprendre clairement, tout au moins aux milieux soi-disant nationaux, quel était cette fois l'enjeu de la partie et notamment que, si l'on commettait les mêmes fautes qu'en 1914 et pendant les années suivantes, l'issue serait fatalement la même qu'en 1918. Je demandais, sans me lasser, qu'on laisse le destin suivre librement son cours, et qu'on donne à notre mouvement la possibilité de s'expliquer avec le marxisme ; mais je prêchais des sourds. Tous, y compris le chef de la force armée, prétendaient savoir mieux que moi ce qu'ils avaient à faire, jusqu'au jour où ils se trouvèrent acculés à la plus lamentable capitulation qu'ait connue l'histoire.

J'acquis alors la conviction profonde que la bourgeoisie allemande est arrivée au terme de sa mission et qu'elle n'est plus appelée à rendre aucun service. Je vis que tous ces partis bourgeois ne se querellent plus avec le marxisme qu'en raison de la jalousie que leur inspire sa concurrence et qu'ils ne veulent pas sérieusement l'anéantir ; ils se sont tous depuis longtemps résignés à voir leur patrie détruite et n'ont plus qu'un seul souci prendre part eux-mêmes au festin des funérailles. C'est seulement pour cela qu'ils « combattent » encore.

A cette époque - je l'avoue franchement - je fus saisi de la plus profonde admiration pour le grand homme qui, au sud des Alpes, inspiré par l'ardent amour de son peuple, loin de pactiser avec les ennemis intérieurs de l'Italie, s'efforçait de les anéantir par tous les moyens. Ce qui placera Mussolini au rang des grands hommes d'ici-bas, c'est sa résolution de ne pas partager l'Italie avec le marxisme, mais au contraire, le vouant à la destruction, de préserver sa patrie de l'internationalisme.

Comme nos hommes d'Etat de pacotille font, en comparaison, figure de pitoyables nains, et quel dégoût vous saisit à la gorge quand ces zéros se permettent l'inconvenance de critiquer un homme qui leur est mille fois supérieur ! Et comme il est plaisant de penser qu'on entend de tels propos

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dans un pays qui, il y a à peine un demi-siècle, avait un Bismarck comme chef !

La position ainsi prise par la bourgeoisie en 1923, et ses ménagements pour le marxisme, avaient fixé d'avance le sort qui attendait toute résistance active dans la Ruhr. Vouloir combattre la France, quand un ennemi mortel se trouvait dans nos propres rangs, c'était une évidente stupidité. Tout ce qu'on ajouta n'était qu'un simulacre de combat, une mise en scène, pour donner quelque satisfaction aux éléments nationaux de l'Allemagne, pour calmer « les bouillonnements de l'âme populaire », en fait, pour la duper. Eût-on agi avec conviction, on aurait dû reconnaître que la force d'un peuple ne réside pas en premier lieu dans ses armes, mais dans sa puissance de volonté, et qu'avant de vaincre les ennemis du dehors, il faut avoir exterminé l'ennemi du dedans ; sinon, malheur au peuple dont la victoire ne récompense pas, dés le premier jour, les efforts. Il suffit que l'ombre d'une défaite passe sur le peuple qui a gardé dans son sein des éléments ennemis, pour que sa force de résistance se trouve brisée, et que l'adversaire du dehors l'emporte définitivement.

C'est ce qu'on pouvait prédire dès le printemps de 1923. Qu'on ne vienne surtout pas parler de l'improbabilité d'un succès militaire contre la France. Car même si la réaction provoquée par l'entrée des Français dans la Ruhr n'avait eu pour effet que l'anéantissement du marxisme en Allemagne, le succès aurait été pour nous. Une Allemagne, délivrée de ces ennemis mortels de sa vie et de son avenir, posséderait des forces dont personne au monde ne serait plus capable de triompher. Le jour où le marxisme sera brisé en Allemagne, elle verra aussi en vérité ses chaînes brisées pour toujours. Car jamais, au cours de notre histoire, nous n'avons été vaincus par la force de nos adversaires ; nous l'avons toujours été par nos propres défauts et par les ennemis que nous avions dans notre camp.

Comme le gouvernement allemand n'était pas capable, à cette époque, d'un acte aussi héroïque, il aurait dû avoir la sagesse d'opter pour le premier terme de l'alternative (indiquée plus haut), c'est-à-dire de ne rien faire pour le moment, de laisser les choses suivre leur cours.

Mais, à cette heure grave de notre histoire, le ciel gratifia le peuple allemand d'un grand homme, M. Cuno. Ce

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n était pas, à proprement parler, un homme d'Etat ou un politicien de profession et, naturellement, encore moins un homme d'Etat né ; il jouait le rôle d'une sorte de manœuvre que l'on employait simplement pour effectuer des tâches déterminées ; à part cela, il avait surtout l'expérience des affaires. Et ce fut une malédiction pour l'Allemagne, car ce commerçant qui se mêlait de politique y vit une entreprise commerciale et agit en conséquence.

« La France occupe le bassin de la Ruhr ; qu'y a-t-il dans le bassin de la Ruhr ? Du charbon. Ainsi la France occupe le bassin de la Ruhr pour son charbon. » Et tout naturellement, M. Cuno eut l'idée de décréter la grève pour que les Français n'aient pas le charbon, ce qui, dans l'opinion de M. Cuno, les amènerait certainement un jour à évacuer le bassin de la Ruhr, puisque l'opération ne leur rapporterait pas de bénéfices. Tel fut en gros le raisonnement que tint cet « homme d'Etat important » et « d'esprit national », auquel on fit prononcer à Stuttgart et ailleurs des discours dans lesquels il s'adressait « à son peuple », tandis que son peuple le regardait avec une admiration béate.

Mais, pour déclancher la grève, on avait naturellement besoin des marxistes, puisque c'étaient surtout les ouvriers qui devaient faire grève. Il était donc nécessaire de faire entrer également les ouvriers dans le .front unique formé par tous les autres Allemands (pour un homme d'Etat de la bourgeoisie, ouvrier et marxiste sont des termes équivalents). Il faut avoir vu briller alors les yeux des représentants de ces partis politiques, sortis de la moisissure bourgeoise, quand ils entendirent donner ce mot d'ordre de génie ! C'était à la fois national et génial. Enfin ! ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient in petto depuis si longtemps i M. Cuno avait jeté un pont sur le fossé qui nous séparait du marxisme, et le charlatan national put alors, en se donnant pour un enfant de « la vieille Allemagne », et en prononçant de grandes phrases patriotiques, tendre sa main loyale aux internationalistes, traîtres à leur pays. Et ceux-ci s'empressèrent de toper là. Car, si Cuno avait besoin des chefs marxistes pour constituer son « front unique », ceux-ci avaient besoin de l'argent de Cuno. Les deux parties trouvaient donc leur avantage à cette alliance. Cuno eut son front unique formé de bavards nationaux et d'escrocs antinationaux, et les imposteurs internationaux purent,

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subventionnés par l'Etat, se consacrer à leur noble mission, c'est-à-dire désorganiser l'économie nationale, et, cette fois, aux frais de l'Etat. C'était une idée digne de l'immortalité que de sauver une nation en subventionnant une grève générale ; c'était, en tous cas, un de ces mots d'ordre auxquels le vaurien le plus indifférent répond avec le plus grand enthousiasme !

On sait bien, en général, qu'on ne rend pas un peuple libre uniquement par des prières. Mais qu'il fût également impossible de le rendre libre en l'encourageant à la paresse, c'est ce qu'une expérience historique devait encore prouver. Si, à ce moment, M. Cuno, au lieu de provoquer une grève générale subventionnée, et de fonder sur cette grève le « front unique », avait seulement exigé de tout Allemand deux heures de travail supplémentaire, la fumisterie de ce « front unique » aurait pris fin d'elle-même dés le troisième jour. On ne délivre pas les peuples par la fainéantise, mais par le sacrifice.

D'ailleurs, cette prétendue résistance passive ne dura pas longtemps. Il fallait n'avoir aucune idée de la guerre pour se figurer qu'avec des moyens aussi ridicules, on pourrait intimider et faire reculer des armées d'occupation. Il aurait fallu, pour obtenir ce résultat, engager une action dont les frais se seraient élevés à des milliards, et qui aurait ébranlé jusque dans ses fondements la monnaie nationale.

Naturellement, les Français purent s'installer comme chez eux dans le bassin de la Ruhr, dès qu'ils virent de quels moyens on se servait pour organiser la résistance. Ils avaient appris à notre école quels étaient les procédés les plus efficaces pour mettre à la raison une population civile récalcitrante, quand son attitude constitue un danger sérieux pour les autorités procédant à l'occupation. N'avions-nous pas, neuf ans auparavant, dissipé en un tournemain les bandes de francs-tireurs belges, et fait clairement comprendre à la population civile le sérieux de la situation, lorsque leur activité avait fait courir aux armées allemandes des dangers réels. Si la résistance passive dans la Ruhr avait véritablement présenté quelque danger pour les Français, en moins de huit jours, et avec une facilité dérisoire, les troupes d'occupation auraient mis fin d'une façon sanglante à ces troubles puérils. Car il faut toujours en revenir là : que fera-t-on si la résistance passive finit par donner vraiment sur les nerfs de l'adversaire et s'il entreprend alors de la combattre par

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la force et en versant le sang ? Est-on décidé à poursuivre, en ce cas, la résistance ? Si oui, on doit s'attendre à supporter, bon gré mal gré, les persécutions les plus pénibles et les plus sanglantes. Mais alors on en est au même point qu'au cas d'une résistance active : il faut combattre. Par suite, la résistance dite passive n'a de sens qu'avec la résolution latente de la continuer, en cas de besoin, par une lutte à ciel ouvert ou par une guerre de guérillas. D'une façon générale, une pareille lutte appelle la conviction que le succès est possible. Sitôt qu'une place forte, assiégée et pressée par l'ennemi, doit renoncer à tout espoir d'être dégagée, elle sé rend d'elle-même, surtout lorsque les défenseurs sont séduits par la perspective d'avoir la vie sauve au lieu de la mort quasi certaine. Qu'on enlève à la garnison d'une forteresse complètement encerclée la confiance qu'elle nourrit d'être délivrée, et, du coup, toutes ses capacités de résistance s'évanouiront.

C'est pourquoi une résistance passive dans la Ruhr, quand on considérait les dernières conséquences qu'elle pouvait et devait comporter pour aboutir vraiment, n'avait de sens que si l'on organisait derrière elle une défense active. Et on aurait alors pu tirer de notre peuple des ressources infinies. Si chacun des habitants de la Westphalie avait su que l'Allemagne non-occupée avait mis sur pied une armée forte de quatre-vingts ou cent divisions, les Français se seraient trouvés sur des épines. Les hommes courageux sont plus enclins au sacrifice avec la perspective du succès que lorsque l'entreprise est manifestement inutile.

Ce furent ces considérations qui nous conduisirent, nous autres nationaux-socialistes, à prendre résolument position contre un mot d'ordre qui se prétendait patriotique. Et c'est ce que nous fîmes. Pendant les mois qui suivirent, les attaques ne me manquèrent pas de la part d'hommes dont tout le patriotisme n'était que sottise et de fausses apparences, et qui hurlaient avec les loups, parce que leur vanité était agréablement chatouillée de pouvoir tout à coup jouer sans danger les patriotes. J'ai tenu ce pitoyable front unique pour la plus grotesque des manifestations et les événements m'ont donné raison.

Dès que les syndicats eurent à peu près empli leurs caisses avec les subsides versés par Cuno et que la résistance passive en arriva au moment où il fallait passer d'une défen-

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sive de paresse à une véritable offensive, les hyènes rouges quittèrent brusquement le troupeau des brebis patriotes et redevinrent ce qu'elles avaient toujours été. M. Cuno retourna à ses vaisseaux sans tambour ni trompette ; l'Allemagne s'était enrichie d'une nouvelle expérience et appauvrie d'une grande espérance.

Jusqu'à la fin de l'été, beaucoup d'officiers, et ce n'étaient sûrement pas les moins bons, n'avaient pu croire que les événements prendraient un tour aussi humiliant. Ils avaient tous espéré qu'on prendrait, sinon ouvertement, du moins en secret, les mesures nécessaires pour que l'insolente incursion des troupes françaises marque un tournant dans l'histoire de l'Allemagne. Nous comptions aussi dans nos rangs beaucoup d'Allemands qui faisaient au moins confiance à l'armée du Reich. Et cette conviction était si profonde qu'elle eut une influence déterminante sur les actes et particulièrement sur l'éducation qu'on donna à d'innombrables jeunes gens.

Mais lorsque le front unique s'effondra honteusement, quand, après avoir sacrifié des milliards en argent, et tant de milliers de jeunes Allemands - qui avaient eu la simplicité de prendre au sérieux les promesses des chefs du Reich on signa une capitulation honteuse et écrasante, alors l'indignation provoquée par cette trahison de notre pauvre peuple jaillit comme une flamme. Dans des millions de cerveaux se forma subitement la conviction nette et claire que, seule, une transformation radicale, faisant table nette du système politique actuel, pourrait sauver l'Allemagne.

Jamais le moment n'avait été plus propice pour une telle solution, jamais même il ne l'avait plus impérieusement réclamée qu'à cette heure : d'une part, la trahison commise aux dépens de la patrie se montrait à nu avec une franchise éhontée ; de l'autre, les conditions économiques imposées à un peuple le condamnaient à mourir lentement de faim, Puisque l'Etat foulait lui-même aux pieds tous les préceptes de loyauté et de foi, puisqu'il tournait en dérision les droits des citoyens, escroquait à des millions de ses meilleurs enfants le prix de leurs sacrifices et volait à des millions d'autres leur dernier sou, il n'avait plus le droit d'attendre de ses sujets autre chose que de la haine. Et cette haine envers les mauvais génies du peuple et de la patrie, voulait, de quelque façon que ce .fût, trouver un exutoire. )'ai le droit de rappeler ici la conclusion de la dernière déclaration

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que je fis pendant le grand procès du printemps de 1924 :

« Les juges de cet Etat peuvent en toute tranquillité nous condamner pour ce que nous avons fait; l'Histoire, cette déesse qui personnifie une vérité supérieure et un droit plus haut, n'en déchirera pas moins un jour leur sentence en souriant, et nous absoudra tou9des fautes qu'on prétend nous faire expier. »

Mais elle citera aussi devant son tribunal ceux qui, possédant aujourd'hui le pouvoir, foulent aux pieds le droit et la loi, condamnent notre peuple à une fin misérable et qui, au milieu des malheurs de la patrie, ont mis leurs intérêts égoïstes au-dessus de l'existence de la communauté.

Je ne vais pas ici décrire les événements qui précédèrent et déterminèrent le 8 novembre 1923. Je ne le ferai pas, parce que je ne m'en promettrais rien d'utile pour l'avenir et surtout parce qu'il n'y aurait aucun intérêt à rouvrir des blessures qui semblent aujourd'hui à peine cicatrisées ; il est, en outre, inutile d'accuser des hommes qui ont peut-être au fond de leur cœur autant d'amour pour leur peuple que j'en ai moi-même, et dont la faute a été de ne pas suivre la même voie que moi ou de ne pas savoir la suivre.

En présence des grands malheurs qui frappent notre patrie et que nous supportons tous en commun, je ne voudrais pas non plus blesser aujourd'hui et diviser ceux qui auront un jour à former le grand front unique des Allemands foncièrement fidèles à leur pays, contre le front commun des ennemis de notre peuple. Car je sais que le temps viendra où même ceux qui, autrefois, nous étaient hostiles se souviendront avec respect des hommes qui, par amour pour leur peuple allemand, se sont engagés sur la route amère qui conduit à la mort.

Les dix-huit héros, auxquels j'ai dédié le premier volume de cet ouvrage, je veux, en terminant le second, les donner en exemple aux partisans et aux champions de notre doctrine, comme des héros qui, en pleine conscience, se sont sacrifiés pour nous tous. Il faut qu'ils ne cessent de rappeler 'aux faibles et à ceux dont le courage chancelle qu'ils doivent remplir leur devoir, ce devoir dont ils se sont acquittés eux-mêmes avec une foi entière et jusque dans ses dernières conséquences. Et je veux ranger parmi eux, comme un des meilleurs, l'homme qui a consacré sa vie à réveiller son peuple, notre peuple, par la poésie et par la pensée, et finalement par l'action : Dietrich Eckart.

 

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