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Roger Garaudy
L'AVENIR : MODE D'EMPLOI

 

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ANNEXE IV
L'AVENIR A DEJA COMMENCE

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Graines d'espoir :

Le réveil de l'Asie :
la nouvelle route de la soie.

Cet avenir en germe, aux possibles nouveaux, a déjà commencé. Là même où naît le jour : à l'Orient. Là même où fut pour la première fois pensée l'unité humaine et divine du monde : "être Un avec le Tout", enseignait déjà le Tao comme secret d'un avenir à visage humain.

Cette Asie qui non seulement pensa la première le Tout mais inventa les moyens spirituels de l'atteindre, dans l'Inde des Vedas, des Upanishads, de la Baghavad Gita et de Bouddha.

Cette Asie d'où s'éleva, en Iran, avec Zarathoustra, la grande ambition humaine de la lutte du Bien contre le Mal, appelant chacun à être de ceux qui se lèvent dés la fin de la nuit pour travailler à la naissance du jour.

Cette Asie plus proche où s'élabora, dans les grandes civilisations du croissant fertile au contact de l'Egypte d'Akhenaton, le monothéisme donnant un horizon divin à l'unité humaine, et où enfin, avec la levée de Jésus, s'annonça le Crépuscule des Dieux de la puissance et des Dieux des armées pour faire émerger l'authentique transcendance des hommes et des Dieux de la vie du plus humble et du plus démuni.

* * *

De ce monde aujourd'hui nous revient la lumière : la perspective d'un avenir à visage humain, d'une véritable universalité, riche de l'apport de toutes les civilisations.

Une nouvelle Route de la soie dans sa version la plus futuriste, conduisant de Shangaï à Rotterdam, à 500 kms à l'heure par un train à lévitation magnétique.

Aujourd'hui le Pont eurasiatique sera le creuset de la reconstruction de l'unité humaine, non seulement dans la Grande Ile eurasiatique, mais, sans exclusive aucune, avec l'Afrique, dont elle n'est artificiellement séparée que par les quelques mètres du Canal de Suez, et l'Amérique dont le détroit de Behring, sera franchi par un tunnel reliant l'autre grande île : l'Amérique, qui n'est, elle aussi, qu'artificiellement coupée en deux que par les quelques mètres du Canal de Panama

Du Pacifique à l'Atlantique et à travers la poussière de leurs sous continents, de l'Australie au Groenland, un système nouveau unifié reconstituant l'unité humaine, avec l'apport, sans dépendance ni domination, de toutes les cultures, spirituelles et matérielles, des millénaires de grandeur de l'homme.

L'avenir a commencé le 7 mai 1996 à Pékin.

Ce jour-là, 34 nations étaient réunies pour participer à la construction du grand Pont intercontinental eurasiatique. Une nouvelle route de la soie qui, pendant quatorze siècles, avait lié l'Orient à l'Occident et à l'Afrique, non seulement par des échanges commerciaux mais par la fécondation mutuelle des cultures, des sciences, des techniques et des spiritualités.

Cette nouvelle "route de la soie" est celle du XXIème siècle : elle réalisera d'abord l'unité de la "grand île" eurasiatique (dont l'Europe, rappelons-le, est une petite péninsule), avec les moyens scientifiques et techniques des deux mondes, avec tout un réseau de routes, de canaux permettant la navigation, l'irrigation transformant les déserts millénaires de l'Asie Centrale en foyers de vie, de centrales électriques, de pipe-lines pour le pétrole et le gaz, de communications par fibres optiques, et la construction de villes, sur 200 kilomètres de part et d'autre de trois grands axes du Pont continental Eurasiatique, reliant, par voie de terre, l'Océan Pacifique à l'Océan Atlantique.

Il ne s'agit pas d'un rêve ou d'un projet utopique car la réalisation a déjà commencé.

Le 12 septembre 1990 le réseau ferroviaire chinois opérait une première jonction, à la passe d'Alataw, avec le réseau de l'ancienne Union soviétique.

En onze ans, de 1985 à 1996, en vue du futur Pont continental eurasiatique, d'énormes investissements chinois ont rénové 2.000 kilomètres de voies ferrées.

Le 7 mai 1996 Rui Zingwen, Président de la Commission chargée de réaliser le Pont, montrait les perspectives de cette entreprise gigantesque pour créer une unité pacifique et symphonique du monde, ouverte à tous, non seulement pour sa réalisation, mais aussi pour l'exploitation de ses potentialités jusqu'en Afrique et en Amérique.

A l'inverse de la mondialisation par le marché, qui est une expression déguisée des ambitions impériales de domination du monde, c'est un nouveau cycle de civilisation qui commence.

Il commence dans un esprit radicalement nouveau, excluant toute domination d'un peuple élu sur les autres peuples ou d'un peuple civilisé sur les barbares.

Après les civilisations des deltas, du Nil au Fleuve jaune, et les grandes civilisations méditerranéennes, puis atlantiques, il s'agit cette fois d'une géopolitique d'un type radicalement nouveau. Jusque là, pour ne retenir que des exemples récents, il n'existait que des géopolitiques de puissance, qu'il s'agisse de celle des puissances de la mer, synthétisée par Mac Kinder à l'apogée de l'Empire anglais, ou de celle des puissances continentales, telle que la développa Friedrich Hausofer. Cette politique de gestion de l'espace dégénéra, avec Hitler, en géopolitique de l'espace vital (Lebensraum).

Il ne s'agit plus, cette fois, d'une géopolitique de la domination, mais d'une géopolitique de la libération faisant refleurir la planète entière, jusqu'en ses déserts, avec l'aide de tous, dans un monde enfin considéré comme un Tout sans prétention d'aucun à le dominer et à l'exploiter.

Il s'agit de donner aux 80 % de la population du globe, aujourd'hui sous développée en raison de sa dépendance ou de son enclavement par les déserts, les possibilités d'un développement proprement humain.

D'abord avec trois routes parcourant la Grande île eurasiatique, l'une, au nord (dont le chemin de fer transibérien fut une première ébauche, mais avec des visées coloniales). Elle reliera désormais de grands centres chinois à l'Europe en passant par le Kasakhstan et le Khirgistan ainsi désenclavés, pour rejoindre l'Europe de l'Ouest et l'Europe du Nord, en redonnant vie au plan Delors de grands travaux d'infrastructures, mais qui se limitaient à l'Europe.

La route médiane s'articulera avec la première au Kasakhstan, s'infléchissant au Sud vers Tachkent et l'Ouzbekistan, le Turkmenistan, la Mer Capienne, l'Azerbaijan, la Géorgie, pour rejoindre la Mer Noire, et, au delà, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, pour atteindre l'Europe Centrale.

La route du Sud, partant d'Ashkabad, au Turkmenistan, s'infléchira vers l'Iran pour aller, par Mashad, Téhéran et Tabriz, vers la Turquie, et à travers le Bosphore, puis la Yougoslavie, atteindra l'Europe du Sud, et, au delà, l'Afrique du Nord.

Ceci concerne 40 pays (c'est à dire 22 % de la population mondiale) et transforme près de 40 millions de kilomètres carrés, c'est à dire plus de 26 % des terres émergées de la planète.

(Il est remarquable qu'à ce Colloque de Pékin, qui ouvrait un nouveau cycle de civilisation, pas une ligne ne fut accordée par les organes d'information des politiciens et des journalistes occidentaux qui consacraient alors des pages entières aux fraudes d'un match de football en France, ou aux frasques de Lady Diana en Angleterre.)

Les travaux néanmoins commençaient, et d'abord le Projet du Barrage des trois Gorges sur le Yang Tsé Kiang.

L'histoire de la Chine est, pour une large part, celle de la maîtrise des eaux. Cela se traduit même dans sa mythologie : le légendaire Empereur Yu Le Grand, (le Prométhée de la civilisation chinoise) est celui qui a dompté les fleuves et créé les canaux d'irrigation.

Pour nous en tenir à l'histoire et à 2 000 ans de données hydrologiques, 200 inondations se sont produites (en moyenne : une tous les 10 ans).

Les plus petites inondations provoquèrent des milliers de morts, les plus grosses des dizaines de milliers. Le plus grand désastre se produisit en 1870 provoquant la mort de 300 000 personnes.

Dans le prolongement de toute l'histoire de la Chine, et pour mettre fin à ces catastrophes, le gouvernement chinois a décidé la réalisation de ce gigantesque barrage dont la première phase a commencé en 1994. La durée des travaux sera de 17 ans et son coût l'équivalent d'environ 50 milliards de francs. Il s'agit d'un barrage de 2.350 mètres de long, et d'une hauteur atteignant à certains endroits jusqu'à 175 mètres. Il inondera près de 30 000 hectares, ce qui implique le déplacement de près d'un million de personnes dans les provinces de Setchouan et de Houpeï.

L'on entend déjà les criailleries des écologistes sur le sort de l'environnement. Il n'est pas surprenant que le ton ait été donné par la Banque Mondiale exprimant " ses préoccupations socioculturelles et écologiques " ! Alors qu'elle laisse les multinationales détruire les deux poumons du monde par le saccage des forêts d'Amazonie et d'Indonésie ! oubliant que les crues chinoises ont fait disparaître 145 000 personnes en 1931, 40 000 en 1954, 30 000 en 1958.

La raison de cette indignation c'est que le gouvernement chinois assure l'investissement sans se soumettre aux diktats politiques du Fonds Monétaire international (F.M.I.) et refuse d'entrer dans l'Organisation du commerce international (O.M.C.)

En outre la Chine veille à ce que, n'excluant personne de la participation à son projet de Pont intercontinental eurasiatique (Mitsubichi avec l'accord du gouvernement japonais, participe déjà à l'entreprise), va créer une zone immense de production à l'échelle d'un "marché" de deux milliards d'habitants, et qu'il ne veut pas en faire un champ de bataille pour les pirates de la finance internationale.

A lui seul, le barrage des trois gorges, sur le Yang Tsé Kiang, permettra d'alimenter une station hydraulique produisant huit fois plus que le barrage d'Assouan, c'est à dire l'équivalent de la combustion de 50 millions de tonnes de charbon.

Le projet comporte la construction d'une double voie navigable permettant à des bateaux de 10 000 tonnes de remonter le fleuve, de Wouhan jusqu'à Tchongking, la capacité de transport passant ainsi de 10 à 50 millions de tonnes, avec une réduction des prix de plus d'un tiers.

Ainsi seraient résolus deux problèmes vitaux pour la Chine : la sécheresse dans le Nord et les inondations dans le Sud.

Quant au relogement des populations évacuant la zone immergée, il s'inscrit dans le programme, faisant de ces personnes transférées, des pionniers de la nouvelle fertilisation du désert et de l'éclosion de centaines de villes le long du Pont.

La main d'oeuvre locale ne manquera pas, dans l'immense Chine, pour réaliser, sur place, les travaux, et résorber le chômage.

La Chine fait appel, pour la réalisation de ce projet prométhéen, à toutes les participations du monde.

Mais cela implique que l'Europe brise le joug colonial et reconquière son indépendance. Pour résoudre ses problèmes de chômage et fabriquer dans ses usines du matériel ferroviaire, des camions, des instruments de forage, et répondre aux besoins de la création de centaines de villes, elle ne peut être ligotée par les interdictions américaines de l'O.M.C. ou de la Banque Mondiale.

Elle doit donc se libérer en rompant avec toutes ces institutions, et, par la même, être libre d'orienter les investissements de ses banques, comme les programmes de ses entreprises pour ne pas laisser libre cours à la ruée des intérêts particuliers à court terme ayant pour seul objet de conquérir des marchés et d'en tirer les profits les plus juteux.

Les accords doivent se réaliser sur un plan national et comporter des clauses précises d'embauche au même titre que des profits raisonnables.

Des précédents à des accords de coopération de ce genre, sur une base nationale et fraternelle, existent déjà.

L'Iran, par exemple, a commencé à opérer un branchement ferroviaire sur la nouvelle route de la soie du XXIème siècle.

Aidant à désenclaver les républiques d'Asie centrale : du Kazakhstan, du Kyrgyzstan et du Tadjikistan, l'Iran a profondément amélioré les liaisons entre le Caucase, l'Asie Centrale et la Russie, de la Caspienne à l'Océan Indien, en construisant un Chaînon manquant dans le réseau ferroviaire asiatique : il s'agit de relier le port chinois de Lianyungang avec Bandar-Abbas, sur le détroit d'Ormuz par lequel transite 50 % du pétrole mondial, à travers Almaty (l'ancien Alma-Ata en Mongolie), Tashkent, Mashad, Téhéran), et les liant d'autre part à l'Europe par Istamboul.

Le tronçon en cours d'exécution, de Sarakh à Bandar Abbas, réduira de 900 km le trajet de la route de la soie à la frontière du Pakistan,

La décision a été prise à Bangkok en mars 1996, au Sommet de l'ASEAN (groupant les nations sud-asiatiques) de construire la voie ferrée de Singapour à la Thaïlande pour rejoindre la route de la soie, et relier ainsi la Malaisie à la Chine.

Là encore, il ne s'agit pas de spéculations abstraites : la ligne Mashad-Fedjen (en Turkmenistan) a été inaugurée le 13 mai 1996. Le Président Rafsandjani la saluant comme " un tournant dans l'histoire de la région " et appelant cette journée d'extension de la route de la soie, celle, de " l'amitié entre les peuples ".

Cette nouvelle route de la soie du XXIème siècle est en train de changer l'axe du monde et c'est pourquoi les forces du passé s'acharnent contre elle.

A la conférence de Pékin où, avec une générosité excessive, le gouvernement chinois avait invité Sir Leon Brittan, (vice-président de la Commission européenne et agent anglo-américain pour assujettir l'Europe aux diktats des Etats-Unis) celui-ci, au cours de son intervention, crachota, à 12 reprises, les initiales W.T.O. Organisation mondiale du commerce pour s'efforcer de réintégrer le projet dans le cadre américain du monothéisme du marché, et menaçant même de représailles les efforts pour y échapper.

Par contre la Turquie (pas celle des chefs militaires inféodés à Israël et à l'Occident) apporte une contribution majeure à cet éveil de l'espérance à travers un grand dessein planétaire. Les 4 et 5 janvier 1997, à Istamboul, sur l'initiative du Premier Ministre, Ecmettin Erbakan, est créé, par les Ministres des Affaires étrangères de huit pays (Egypte, Indonésie, Iran, Malaisie, Nigeria, Pakistan, Bangladesh et Turquie) un D8 (Developping 8) pour faire contre poids au D.7 des colonialistes. Dans son allocution d'ouverture Erbakan déclare que la nouvelle communauté de pays islamiques poursuivra " un objectif culturel et politique combatif " visant à " mettre fin à la domination des nations industrielles occidentales sur le secteur en voie de développement. "

Loin d'être un club fermé, cette nouvelle union, selon le Ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Velayati, peut accueillir d'autres membres pour créer un nouveau bloc soucieux d'initier un autre modèle de développement que celui de l'Occident, car nombre de pays " continuent à avoir un développement inégal en raison des problèmes liés aux termes de l'échange, à la dette extérieure... à des obstacles dans le transfert de technologies et aux limites imposées au développement des ressources humaines. "

Le D8 vise à remplir le vide laissé par la dissolution de fait, après 1989, du mouvement des non-alignés créé à Bandoeng. Il préconise une collaboration accrue avec des organisations telles que l'Association des nations du Sud-Est asiatique et la Communauté du développement de l'Afrique Australe. (S.A.D.C.)

Il s'agit ici du contraire exact du choc des civilisations de Samuel Huntington fondé sur l'opposition irréductible et la polarisation des cultures mondiales : le D8, représentant 800 millions d'êtres humains, préconise au contraire une coopération économique et culturelle à droits égaux: "Le principe de coopération, plutôt que celui d'exploitation coloniale devrait nous encourager à travailler à un environnement international pacifique", même avec le G.7, car, selon l'Agence iranienne de presse I.N.R.A., " sans coopération avec d'autres groupes économiques, il n'y a aucune chance de progrès."

Le quotidien suisse Neuer Zürcher Zeitung, de Zurich, reconnaît en effet que le D8, en tant qu'interlocuteur du G.7. " représenterait les droits de pays en voie de développement qui, en Asie et en Afrique, sont identiques à ceux du monde musulman. En leur nom, le D8. devrait même participer à la naissance d'un nouvel ordre international.

Car il devient de plus en plus clair, dans le monde non-occidental, quelles qu'en soient les orientations religieuses et spirituelles que, selon l'expression d'Erbakan, " le sous-développement, dans de nombreux pays, est le résultat de l'impérialisme occidental. "

Ici encore, il ne s'agit pas de gesticulations verbales : lors du voyage d'Erbakan à Téhéran, les 10 et 11 août 1996, la Turquie et l'Iran ont signé des accords portant sur le gaz, les transports et l'électricité pour améliorer les liens infrastructurels entre les deux pays : un contrat de 20 milliards de dollars sur 23 ans porte sur le transport du gaz iranien et turkmène à la Turquie par un gazoduc qui devait être construit en 1997, ainsi que l'approvisionnement en électricité et l'extension des liaisons ferroviaires, s'inscrivant dans le projet de route de la soie du XXIème siècle, par la construction du dernier tronçon entre Tabriz (Iran) et Van (Turquie). Tout ceci, en violation de la politique de sanctions des Etats-Unis, à l'égard de l'Iran, mais avec la neutralité bienveillante de l'Europe. Il ne s'agit pas seulement d'une initiative islamiste de la Turquie nouvelle : même le Président Demirel a défendu cette position malgré la hargne de Washington: " A ceux qui critiquent l'achat de gaz iranien par la Turquie, dit-il, nous répondons que la Turquie est un pays indépendant. Nous sommes déterminés à développer plus avant notre coopération avec l'Iran."

(Un exemple d'indépendance que pourraient suivre les dirigeants français qui renoncent à leurs contrats pétroliers avec l'Irak sur un simple froncement de sourcils de Washington, et qui renient toutes les traditions gaullistes d'indépendance non seulement en rejoignant l'OTAN mais en acceptant docilement que le commandement en soit réservé exclusivement aux Etats-Unis.)

Il y a certes encore des failles ou du moins des faiblesses provisoires dans la construction de ce monde futur : d'abord l'absence d'Etat en Russie, livrée à l'anarchie et à la prolifération des maffias par la prostitution d'Eltsine et de sa bande à son protecteur américain. Mais les impératifs de l'histoire triompheront, quel que soit le régime qui rendrait à la Russie une existence étatique. C'est ainsi que le vice-Ministre des Affaires Etrangères Grigori Karasine, a récemment déclaré que Moscou accorderait une attention accrue à l'Asie. En effet, les dirigeants russes sont enclins à soutenir l'Iran, car ils savent que, sans lui, il serait difficile de développer l'Eurasie. Que les routes partent de Chine ou d'Asie centrale, vers les océans indien, le Pacifique, la Méditerranée ou l'Europe, doivent passer par l'Iran. Pour engager des relations à long terme avec l'Inde, améliorer ses relations avec la Chine, il faut donc que la Russie contribue à la stabilisation de l'Iran, notamment en concluant avec ce pays des accords pour le développement du pont terrestre. La Russie a déjà présenté des plans pour activer la construction de la centrale de Busher qui doit être terminée dans trois ans, malgré les pressions de l'Occident pour bloquer sa construction. De son côté l'Iran s'efforce d'empêcher que la guerre en Afghanistan ne déstabilise l'ensemble de la région et ne menace la Russie. Lors de la réunion du D8 à Istamboul, les dirigeants iraniens et turcs ont rencontré leurs homologues pakistanais pour rechercher une solution à la crise afghane.

Un autre maillon, encore faible, est celui de l'Afrique où la colonisation continue d'exercer ses ravages malgré les revers subis. Si, en Afrique du Sud, l'apartheid imposé par les Afrikaners a été aboli par la victoire de Nelson Mendela, les Etats-Unis continuent à marchander leur aide économique en échange de concessions politiques. En Somalie, ils se sont brusquement aperçus de la famine lorsque des sociétés pétrolières américaines ont découvert des gisements de pétrole offshore le long des côtes et, sous le couvert d'ingérence humanitaire (nouveau nom du colonialisme) avec la complicité de figurants européens et de pitres portant des sacs de riz médiatisés dans le port de Modagiscio, ont cherché à installer au pouvoir, comme en Amérique du Sud, un dictateur assurant la stabilité nécessaire à l'exploitation des hydrocarbures. L'opération s'est soldée par un fiasco mais l'anarchie demeure.

Au Soudan, qui, grâce à l'irrigation des canaux du Nil, pourrait nourrir toute l'Afrique, les Etats-Unis entretiennent, par leurs livraisons d'armes et d'argent, le chancre de la guerre du Sud, camouflée en rébellion ethnique ou religieuse, et les armes continuent d'affluer en Erythrée.

Au Rwanda et au Burundi, les anciens colonialistes français et anglais poursuivent leurs anciennes rivalités en armant, finançant et éduquant, leurs tortionnaires et en attribuant le chaos à des querelles tribales.

En Algérie, les dirigeants français, qui ont applaudi à l'interruption du processus électoral par la dictature militaire, continuent à financer celle-ci, empêchant de la sorte le dialogue national qui peut seul mettre fin aux tueries.

Il existe une connivence occidentale entre les efforts des Etats-Unis et les anciens colonialistes pour maintenir au pouvoir les marionnettes politiques qui se prêtent à leur jeu. La différence, pour eux, entre les bons et les mauvais africains répond à ce seul critère : acceptent-ils ou non les diktats du F.M.I. ? Ceux qui le refusent sont des islamistes, des terroristes ou des rebelles tribaux.

L'Afrique agonisante par suite de ces ingérences post-colonialistes, est un continent sous-peuplé, avec un sol et un sous-sol regorgeant de richesses et peuplé d'affamés livrés par leur misère à toutes les épidémies, y compris le sida.

Pour ne citer qu'un exemple majeur des possibilités de cette Afrique, le Sahara fut autrefois une forêt et un lieu de pâturages dont témoignent encore les gravures rupestres du Tassili, avec leurs troupeaux de bubales.

Avec le seul prix des armes et des aides fournies aux bourreaux africains de leurs peuples, il serait possible de refaire du Sahara, où l'eau fossile ou phréatique est presque partout aisément accessible, une nouvelle terre fertile, de Dakar à Mogadiscio.

Plus riche encore que l'Afrique, l'Amérique Latine, saignée à blanc par ses dictatures militaires portées au pouvoir par les Etats-Unis, puis étouffées par la dette et les exigences du F.M.I., peut donner naissance à une alternative au modèle de croissance occidental fondé sur l'énergie fossile (et donc épuisable à terme) du pétrole.

En créant, si elle en a l'indépendance nécessaire à l'égard du joug nord-américain et de ses complices collabo des oligarchies locales, ce que Gilberto Freyre et Bautisto Vidal ont appelé la civilisation des tropiques.

* * *

Le réveil de l'Amérique Latine :

la civilisation des tropiques.

Les maîtres de la civilisation occidentale qui, aujourd'hui sous des formes diverses, dominent ou influencent fortement l'Economie, la Pensée, l'Organisation sociale et le Mode de vie de la quasi totalité de la population mondiale, se sont développés à partir des régions tempérées du Sud du continent européen.

A partir du XVème siècle commence l'extension mondiale de ces peuples par la commerce et par la conquête. Ce qu'il est convenu d'appeler la Renaissance en Occident c'est le développement du rationalisme instrumental de la culture européenne et de la supériorité technique et militaire qui en découlent. La maîtrise des sources fossiles d'énergie et la technique de ses transformations a conduit, au XIXème et au XXème siècle, à une domination mondiale méprisant et détruisant les autres civilisations.

Au cours de cette expansion les grandes sources de la puissance de la civilisation occidentale (dans la perspective de ce rationalisme occidental faisant abstraction des fins et recherchant seulement à multiplier la puissance de ses moyens), la source essentielle d'énergie c'étaient les combustibles fossiles (le charbon minéral d'abord -- en Angleterre, en France, en Allemagne -- qui exigent des structures politiques centralisées, des Etats-nations.) Le développement de cette expansion occidentale a conduit à la décadence des autres civilisations. Elle a entraîné les plus redoutables inégalités : entre le Nord et le Sud, avec le rétablissement de l'esclavage et de toutes les formes de dépendance, et, à l'intérieur même des pays occidentaux, une polarisation croissante de la richesse et du pouvoir, et l'accroissement du nombre des exclus.

L'exportation des modes occidentaux de technique et de production produisit de terribles dégâts, à la fois du point de vue du déséquilibre écologique et de la misère des multitudes. Les exemples les plus typiques, de cette destruction des équilibres naturels sont la destruction des forêts amazoniennes et indonésiennes ou une exploitation de l'Afrique qui permet au désert saharien d'avancer de plusieurs kilomètres par an.

A l'échelle mondiale furent détruites des cultures qui étaient mieux intégrées aux conditions du milieu et les formes d'organisation sociale correspondantes, pour imposer des mono-productions soit agricoles comme le café, le sucre, les arachides etc.... et, du point de vue industriel, pour piller les matières premières, le pétrole d'abord, mais aussi les richesses minérales. Ainsi furent détruits non seulement les équilibres naturels, mais les formes d'organisations sociales qui, depuis des millénaires, avaient maintenu les équilibres écologiques.

Le choix unilatéral des sources d'énergies fossiles non renouvelables et la logique interne du système qui impliquait l'utilisation de quantités toujours croissantes de cette énergie, a conduit à la perspective actuelle d'épuisement de ces ressources, si bien qu'aujourd'hui, au rythme actuel de leur utilisation, les ressources présentes en pétrole dans le monde, ouvrent la perspective d'un épuisement total. Même si des découvertes nouvelles de gisements permettent de reculer ces limites, le moment d'un épuisement total est inéluctable.

Ce mode d'utilisation des énergies non renouvelables entraîne la destruction des grandes sources millénaires d'énergies renouvelables. L'exemple le plus saisissant est le saccage de la forêt amazonienne pour produire de l'énergie électrique selon les méthodes employées en Occident, telles que les grands barrages hydrauliques qui exigent au Brésil l'inondation et donc, d'abord, la destruction de milliers d'hectares de forêts.

Une forêt bien exploitée peut produire normalement 2 à 3 stères de bois par hectares et par an. La même exploitation, dans la forêt tropicale, peut fournir de 40 à 60 stères par hectare et par an. Le Brésil, par exemple, possède environ 325 millions d'hectares de terres impropres à l'agriculture mais capables, par une exploitation forestière appropriée, d'utiliser la moitié de ces surfaces (qui représentent 20 % du territoire national). Ceci permettrait de produire de manière permanente l'équivalent énergétique de 6 milliards de barils de pétrole par an, c'est à dire à peu près la production totale des pays de l'OPEP.

On peut imaginer aisément que l'utilisation, même partielle, de ce potentiel énergétique changerait profondément toute la structure actuelle du pouvoir mondial.

Dans la zone tropicale pourrait s'instaurer une nouvelle distribution du pouvoir, car cette mutation historique de réhabilitation de l'homme tropical et de son milieu naturel, permettrait, à partir de ressources énergétiques renouvelables, en particulier celle de la biomasse, de créer des formes nouvelles de rapports sociaux et politiques. Cela exige de mettre fin à l'exploitation des ressources naturelles par les prédateurs de l'Occident et de ses vassaux, et de fonder un modèle de développement sur l'exploitation rationnelle de ces ressources renouvelables, avec toutes les conséquences politiques, stratégiques ou écologiques qui en découlent.

Un rapport récent ; Projet énergétique et technologique adapté au milieu ambiant (Brasilia 1986), indique : "la cause principale de la destruction de la foret tropicale est le développement d'une structure économique fondée sur des modèles technologiques importés qui conduisent à la dégradation de l'environnement."

Le fondateur de cette réflexion sur une civilisation des tropiques, est Gilberto Freyre dans son livre : L'homme, la culture et les tropiques.

Bautisto Vidal, de l'Ecole Polytechnique du Brésil, complète cette analyse :

"La quantité d'énergie qui tombe chaque jour sur les Tropiques humides est l'équivalent de 6 millions de bombes nucléaires du modèle Hiroshima. Alors que la civilisation du pétrole est la civilisation d'un jour, nous avons là la base énergétique d'une autre civilisation à condition d'en finir avec la dépendance de l'extérieur. Cette dépendance a coûté à notre pays, le Brésil, pour contribuer à cette destruction, 2 milliards de dollars par an, c'est à dire 40 milliards en 20 ans. (A titre de comparaison le plan Marshall, pour reconstruire l'Europe, a coûté 13 milliards de dollars). Tel est le coût de cette civilisation technologique et de la division internationale du travail qui a créé la dépendance technologique.

Avec le système actuel de dépendance nous produisons à Cucurui de l'énergie électrique qui nous coûte 42 dollars par mégawatt-heure et que nous vendons 13 dollars pour produire de l'aluminium exporté. Tel est le modèle pervers qui nous est imposé du dehors par les grandes compagnies multinationales. La proche pénurie a conduit à utiliser l'énergie nucléaire. C'est cette méthode que l'on envisage d'imposer au Brésil. Il est prévu, pour la sécurité de la population, d'évacuer un territoire de 40 kilomètres de rayon. Si sur cette surface, nous créons une forêt en utilisant sa biomasse nous produirons 3 fois plus d'énergie que ce dangereux réacteur. La biomasse, comme forme d'énergie, a pour origine le soleil, gigantesque réacteur a fusion nucléaire heureusement situé a très grande distance. Cette énergie solaire permet de créer des conditions de vie permanentes et à visage humain.

Le pétrole, lui aussi, a comme origine le soleil. Sa formation exige de 200 à 300 millions d'années, alors que le charbon végétal, l'énergie éolienne, ou la biomasse se renouvellent de façon permanente. La photosynthèse capte par les plantes cette énergie.

Le Brésil détient 50 % des tropiques humides de la planète. L'autre moitié est répartie en plusieurs pays d'Amérique latine, d'Afrique et de l'Asie du Sud-Est, qui ont les mêmes problèmes que nous. La survivance énergétique du monde et toutes les conséquences sociales qui en découlent dépendent de cette mutation qui implique une intégration profonde de l'homme tropical à son milieu naturel."

Source : L'avenir de la civilisation des tropiques, Edition de l'Université de Brasilia, 1990 (p. 221-231)

 

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BIBLIOGRAPHIE DES OEUVRES

DE ROGER GARAUDY

ET DES TRAVAUX SUR L'AUTEUR

OEUVRES DE ROGER GARAUDY

I. HISTOIRE DU MARXISME

A. Les sources

Les Sources françaises du socialisrne scientifique. Editions Hier et Aujourd'hui, 1949. Traduit en polonais, allemand et japonais.

Dieu est mort (Etude sur Hegel), P.U.F., 1962. Traduit en allemand, espagnol (Argentine), persan.

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B. Les classiques

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Lénine. P.U.F., 1968. Traduit en italien, espagnol, portugais.

II. PROBLEMES DU MARXISME

Théorie matérialiste de la connaissance, P.U.F., 1953. Traduit en tchèque, russe, japonais, allemand.

La Liberté. Editions Sociales, 1955. Traduit en roumain, grec, slovaque, allemand, bulgare, espagnol (Cuba), vietnamien.

Perspectivcs de l'homme. P.U.F., 1961. Traduit en serbe, espagnol (Argentine), polonais, portugais (Brésil). 4e édition française en 1969.

Marxisme du XXe siècle. Plon, 1961. Traduit en norvégien, anglais (U.S.A. et Angleterre), turc, tchèque.

Pour un modèle français de socialisme. Editions Gallimard, 1968.

Peut-on être communiste aujourd'hui ? Editions Grasset, 1968. Traduit en allemand, espagnol, portugais.

Le Grand Tournant du Socialisme. Editions Gallimard, 1969. Traduit en douze langues : allemand, serbe, portugais, anglais, slovène, turc, suédois, japonais, espagnol, grec, finnois, italien.

Marxisme et Existentialisme. Plon, 1962. Traduit en allemand, espagnol (Argentine), portugais (Brésil), japonais.

Questions à Jean-Paul Sartre. Editions Clarté, 1960. Traduit en hongrois, russe.

Prague 68... La liberté en sursis. Editions Fayard, 1968. Traduit en italien, portugais (Brésil).

Toute la vérité. Editions Grasset, 1970. Traduit en italien, allemand, slovaque, portugais (Brésil), espagnol (Venezuela), anglais (New York), hollandais, finlandais, suédois.

Souviens-toi ! (courte histoire de l'Union Soviétique) aux Editions : Le Temps des cerises .1994


III. RELIGION

L'Eglise le Communisme et les Chrétiens, Editions sociales, 1949. Traduit en polonais, hongrois, slovaque, russe.

De l'anathème au dialogue. Editions Plon, 1965. Traduit en dix langues : allemand, hollandais, anglais (U.S.A., et Angleterre), tchèque, espagnol, portugais (Brésil), polonais, italien, japonais.

Défataliser l'Histoire. Centre protestant d'études, Genève, 1973.

Contre les intégrismes :

Intégrismes, Ed. Belfond. 1991. Traduit en arabe et en espagnol.

Avons nous besoin de Dieu ? (Préface de l'Abbé Pierre). Editions Desclée de Brouwer, 1984.

Vers une guerre de religion (Préface de Léonardo Boff) Editions Desclée de Brouwer. 1995 . Traduit en espagnol, en hollandais, en arabe, en portugais .

Grandeur et décadences de l'Islam (1996) Editions AFKAR, 1996. Traduit en russe, en arabe.

Les Mythes fondateurs de la politique israélienne Samizdat Roger Garaudy. Traduit en anglais, en italien, en arabe, en turc, en allemand, russe, polonais, chinois, japonais, iranien, grec, espagnol, portugais, roumain.

IV. MORALE

Le Marxisme et la Morale, Editions Sociales, 1948 Traduit en polonais, italien.

Qu'est-ce que la morale marxiste? Editions Sociales, 1963. Traduit en espagnol (Cuba).

Humanisme marxiste. Editions Sociales, 1957. Traduit en russe, roumain, hongrois, espagnol (Argentine).

V. ESTHETIQUE

L'Itinéraire d'Aragon (du surréalisme au monde réel). Editions Gallimard, 1961. Traduit en hongrois.

Pour un réalisme du XXe siècle (étude sur Fernand Léger). Editions Grasset, 1968.

D'un réalisme sans rivages. Editions Plon, 1964. Traduit en treize langues : polonais, hongrois, grec, espagnol (Argentine et Cuba), hollandais, tchèque, yougoslave, japonais, roumain, turc, portugais, russe, chinois (Pékin).

Danser sa vie, Editions du Seuil, 1973. Traduit en italien, portugais, hollandais, espagnol, persan, grec.

60 Oeuvres qui annoncèrent le futur. Editions Skira, Genève, 1974.

La Poésie vécue : Don Quichotte. Editions Végapress, Paris, 1988. Traduit en espagnol.

Vl. DIALOGUE DES CIVILISATIONS

Contribution historique de la civilisation arabo-islamique. Editions Liberté (Alger, 1946). Traduit en arabe.

Le Problème chinois. Editions Seghers, 1967 (et 10/18 chez Plon). Traduit en tchèque, italien, serbe, portugais (Brésil), allemand, hongrois, japonais.

Pour un dialogue des civilisations. Editions Denoël, 1977. Traduit en arabe, turc, espagnol, italien, portugais, allemand.

Comment l'homme devint humain (Editions Jeune Afrique, 1978).

Promesses de l'lslam. Editions du Seuil, 1981. Traduit en arabe, en portugais (Brésil), indonésien, espagnol.

L'Affaire Israël. Editions Papyrus, 1983. Traduit en anglais, arabe, allemand, italien.

Palestine, terre des messages divins. Editions Albatros, Paris, 1986. Traduit en espagnol, arabe.

Islam d'Occident. Cordoue, une capitale de l'esprit. Editions L'Harmattan, Paris, 1987. Traduit en espagnol.

Mosquées, miroir de l'Islam. Editions Le Jaguar, Paris, 1985.

Vll. ESSAIS SUR L'INVENTION D'UN AVENIR A VISAGE HUMAIN

Reconquête de l'espoir. Editions Grasset, 1971. Traduit en hollandais, portugais, italien, espagnol.

L'Alternative. Editions Robert Laffont, 1972. Traduit en allemand, espagnol (Venezuela et Espagne), hollandais, anglais, italien, portugais, suédois.

Le Projet espérance. Editions Robert Laffont, 1976. Traduit en italien, portugais, espagnol, allemand.

Qui dites-vous que je suis ? (roman) Editions du Seuil, 1978. Traduit en portugais, arabe, italien, hollandais, allemand.

Parole d'homme. Editions Robert Laffont, et Seuil-Point. Traduit en italien, espagnol, finnois, grec, portugais (Portugal et Brésil), allemand, hollandais, japonais, serbe.

Appel aux vivants. Editions du Seuil,1979. Traduit en allemand, danois, portugais, espagnol, italien, arabe, catalan.

Il est encore temps de vivre. Editions Stock, 1980, Traduit en portugais (Lisbonne et Brésil).

Pour l'avènement de la femme. Editions Albin Michel, 1981. Traduit en portugais, arabe, allemand, espagnol.

Biographie du XXe siècle. Le testament philosophique de Roger Garaudy. Editions Tougui, Paris, 1985. Traduit en espagnol.

A Contre-Nuit (poème). Editions de l'Aire, Lausanne, 1987.

Mon tour du siècle en solitaire (Mémoires), Laffont, 1989. Traduit en espagnol, italien, portugais.

Où allons-nous ?, Messidor, Paris, 1990.

L'avenir : mode d'emploi, Paris, 1998.

ETUDES SUR L'OEUVRE DE ROGER GARAUDY

EN FRANCE

R.P.Cottier (O. P.) Chrétiens et Marxistes. Dialogue avcc Roger Garaudy. Préface du père Chenu (O.P.), 1967.

Serge Perottino : Garaudy. Editions Seghers, collection : "Philosophes de tous les temps", Paris, 1969; 2e édition, 1974. Traduit en italien, portugais, espagnol.

Claude Glayman : Garaudy par Garaudy. Editions La Table Ronde, Paris, 1970. Traduit en japonais (Best-seller selected). Tokyo, 1970.

André Dupleix : Le Socialisme de Roger Garaudy et le Problème religieux, Editions Privat, Toulouse, 1971.

Robert Goulon : L'Itinéraire spirituel de Roger Garaudy (thèse). Université de Metz, 1983.

EN ALLEMAGNE

Wolfgang Geiger : Garaudy et le Dialogue des civilisations, (thèse). Université de Francfort, 1984.

EN BELGIQUE

Salim Bustros : Socialisme, christianisme et libération de l'homme dans la pensée de R. Garaudy (thèse de théologie). Université de Louvain, 1976.

Mark Bijvoët : Le Marxisme du XXe siècle et le Dialogue avec les chrétiens chez R. Garaudy (thèse). Université de Liège, 1978.

EN EGYPTE

Amina Assawi et Abd El Aziz Sharaf : R. Garaudy et l'Islam. Préface du Cheikh d'EI Azhar : Cheikh Ahmed Hassan al Bakouri. directeur de la Fondation pour les études islamiques du Caire, et président de l'Association mondiale des jeunes musulmans. Ed. Dar Misr Littiba'ah, Le Caire, 1984. En arabe.

EN ESPAGNE

R.P. Antonio Matabosch (S.J.) Roger Garaudy y la construccion del hombre, Editions Nova Terra, Barcelone, 1971.

José Maria Aguirre Oraa : La Actitud de Roger Garaudy ante la religion, superacion de las perspectivas de K. Marx et F. Engels : de la incompatibilidad a la fecundacion reciproca (thèse). Université de Vittoria, 1975.

Santiago C. Ruete Fernandez : Dios y la religion en la vida y el pensamiento de Roger Garaudy (thèse). Faculté de philosophie de Barcelone, 1980.

Dominos Anton Garcia Fernandez : L'Evolution de la pensée de Garaudy (thèse). Université de Pontevedra, 1988.

AUX ETATS-UNIS

Russel Bradner Norris : God, Marx and the Future : Dialogue with Roger Garaudy, Fortress Press, Philadelphie, 1974.

EN HOLLANDE

Bob Van Geffen : Garaudy et le matérialisme chrétien (thèse), 1984.

EN ITALIE

Giulana Marton : Alienazione religiosa et sue implicazioni morali nel pensiero di Roger Garaudy (thèse de philosophie). Université de Padoue, 1969-1970.

Marta Liva: Il Pensiero politico di Roger Garaudy (thèse de philosophie). Université de Padoue, 1970-1971.

Cosimo Cuppone : Pluralismo i dialogicita nel pensiero di Roger Garaudy (thèse de philosophie). Université de Lecce, 1972-1973.

Dino Manfrin : Roger Garaudy e il problema della libertà (thèse). Faculté de sociologie de Trente, 1974.

Francesca Prinzivalli : L'Estetica di Garaudy (thèse). Université de Padoue, 1974.

Italo Lini : Roger Garaudy : un marxista del XX secolo (thèse). Université de Pise, 1974.

Manuel Pagola : La Subjectividad y la Trancendencia en el pensimiento de Roger Garaudy (thèse). Pontificia Universitas Lateranensis. Rome, 1974.

AU PORTUGAL

M.F. Branco : Dialogos com Roger Garaudy, Edicoes Base, Lisbonne, 1979.

EN UNION SOVIETIQUE

Momdjian : Marksizm i renegat Garaudy. Editions de l'Académie des sciences de l'U.R.S.S. (Naouka), Moscou, 1973.

EN YOUGOSLAVIE

Zdravko Munisic : Filozofska schzvatania Roger Garaudy. (Les recherches philosophiques de Roger Garaudy). Editions Slovo, Belgrade, 1972.

AU ZAIRE

Lemba-Tiebwa : Fondements philosophiques du socialisme de Roger Garaudy. Pour une remise en question du socialisrne africain (thèse). Université Lubumbashi, 1982.


TABLE DES MATIÈRES

Le but de ce livre : arrêter la marche au chaos

I -- D'où vient le danger de mort du XXIe siècle ?

1) -- La planète est malade : un monde cassé.

2) -- L'Occident est un accident : Il a cassé le monde par trois sécessions.

3) -- Hitler a gagné la guerre.

-- La destruction de l'Union Soviétique.

-- La vassalisation de l'Europe.

-- L'exclusion des races inférieures dans le monde.

II -- Comment construire l'unité humaine pour empêcher ce suicide planétaire

1) -- Par une mutation économique

A Un contre Bretton-Woods

B pour un nouveau Bandoeng

2) -- Par une mutation politique

- Qu'est- ce qu'une démocratie ? (Le monothéisme du marché détruit l'homme et sa liberté.)
-- D'une Déclaration des droits à uneDéclaration des devoirs
-- La télévision contre la société

3 -- Par une mutation de l'éducation

- qu'est-ce que l'éducation ? (Lire des mots ou lire le monde ?)

-- Mythologie ou histoire ?

a -- La mystification de l'idée de nation.

b -- Le colonialisme culturel

c -- Le mythe et l'histoire en Israël

- Philosophie de l'être ou philosophie de l'acte ?

4 -- Par une mutation de la foi

Et maintenant ?

- ... Ce que les corrompus d'aujourd'hui appellent mes rêves.

ANNEXES

I -- Trajectoired'un siècle et d'une vie

1 -- Avoir vécu un siècle en feu

2 -- Les rencontres sur le chemin d'en haut

3 -- 1968 : Soyons raisonnables : demandons l'impossible

4 -- Philosophie de l'Etre et philosophie de l'Acte

II -- L'Occident est un accident (ses trois sécessions)

1ère sécession : de Socrate à la Renaissance

2ème sécession : les trois postulats de la mort :

a -- d'Adam Smith au monothéisme du marché. (De la philosophie anglaise.)

b -- de Descartes à l'ordinanthrope. (De la philosophie française)

c -- de Faust au monde du non-sens. (De la philosophie allemande)

3ème sécession :

a) -- Les Etats-Unis, avant-garde de la décadence

b) -- Les Etats-Unis, colonie d'Israël

III -- Une autre voie était possible

a) -- Les précurseurs : de Joachim de Flore au Cardinal de Cues.

b) -- Les occasions manquées : de Thomas More à Montaigne.

IV -- L'avenir a déjà commencé

Graines d'espoir :

-- Le réveil de l'Asie : la nouvelle route de la soie.

-- Le réveil de l'Amérique Latine : la civilisation des tropiques.



Ce texte est extrait du livre de Roger Garaudy intitulé L'Avenir: mode d'emploi, divisé ici en sept parties. Il est édité en 1998 par les éditions Vent du Large et se trouve en librairie (ISBN: 2-912341-15-9). On peut s'adresser, au choix, à l'éditeur, 1 av. Alphand, 75116, Paris, à la Librairie de l'Orient, 18 rue des Fossés Saint Bernard, 75005, Tel.: 01 40 51 85 33, Fax: 01 40 46 06 46 ou à l'Association Roger Garaudy pour le dialogue des civilisations, 69 rue de Sucy, 94430 Chennevières sur Marne.

Ce livre est affiché sur Internet à des fins d'étude, de recherche, sans but lucratif et pour un usage raisonnable. Pour nous, l'affichage électronique d'un document revient exactement à placer ce document sur les rayons d'une bibliothèque ouverte au public. Nous y avons mis du travail et un peu d'argent. Le seul bénéficiaire en est le lecteur de bonne foi, que nous supposons capable de juger par lui-même. Au lecteur intéressé, nous suggérons d'acheter le livre. Nous n'avons pas de raison de supposer que l'auteur de ce texte puisse être considéré comme responsable d'aucun autre texte publié sur ce site.


Roger Garaudy
L'AVENIR : MODE D'EMPLOI

TABLE DES MATIÈRES


Chapitres: | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 |
 

I D'où vient le danger de mort du XXIe siècle?

1) La planète est malade: un monde cassé

2) L'Occident est un accident: Il a cassé le monde par trois

3) Hitler a gagné la guerre.

-- La destruction de l'Union soviétique.

-- La vassalisation de l'Europe.

-- L'exclusion des races inférieures dans le monde.

II Comment construire l'unité humaine pour empêcher ce suicide planétaire

1) Par une mutation économique

A Un contre Bretton-Woods

B pour un nouveau Bandoeng

2) -- Par une mutation politique

- Qu'est- ce qu'une démocratie? (Le monothéisme du marché détruit l'homme et sa liberté.)
-- D'une Déclaration des droits à une Déclaration des devoirs
-- La télévision contre la société

3 Par une mutation de l'éducation

- qu'est-ce que l'éducation? (Lire des mots ou lire le monde?)

-- Mythologie ou histoire?

a La mystification de l'idée de nation.

b Le colonialisme culturel

c Le mythe et l'histoire en Israël

- Philosophie de l'être ou philosophie de l'acte?

4 Par une mutation de la foi

Et maintenant?

- ... Ce que les corrompus d'aujourd'hui appellent mes rêves.
 


ANNEXES
I Trajectoire d'un siècle et d'une vie

1 Avoir vécu un siècle en feu

2 Les rencontres sur le chemin d'en haut

3 1968: Soyons raisonnables: demandons l'impossible

4 Philosophie de l'Etre et philosophie de l'Acte

II L'Occident est un accident (ses trois sécessions)

1re sécession: de Socrate à la Renaissance

2e sécession: les trois postulats de la mort:

a d'Adam Smith au monothéisme du marché. (De la philosophie anglaise.)

b de Descartes à l'ordinanthrope. (De la philosophie française)

c de Faust au monde du non-sens. (De la philosophie allemande)

3e sécession:

a) Les Etats-Unis, avant-garde de la décadence

b) Les Etats-Unis, colonie d'Israël

III Une autre voie était possible

a) Les précurseurs: de Joachim de Flore au cardinal de Cues.

b) Les occasions manquées: de Thomas More à Montaigne.

IV L'avenir a déjà commencé

Graines d'espoir:

- Le réveil de l'Asie: la nouvelle route de la soie.

- Le réveil de l'Amérique Latine: la civilisation des tropiques.

Bibliographie



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