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Les mythes fondateurs de la politique israélienne
Par Roger Garaudy


I - Les mythes théologiques

1. Le mythe de la "promesse" :
terre promise ou terre conquise ?



<< A ta postérité je donne ce pays, du fleuve d'Égypte jusqu' au grand fleuve, le fleuve d'Euphrate.>>

Genèse XV, 18

La lecture intégriste du sionisme politique

* << Si l'on possède le livre de la Bible, si l'on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait posséder toutes les terres bibliques. >>

Général Moshé Dayan. "Jerusalem Post" 10 août 1967.

* Le 25 février 1994, le Docteur Baruch Goldstein massacre les Arabes priant dans le tombeau des patriarches .

* Le 4 novembre 1995, Ygal Amir assassine Isaac Rabin, << sur l'ordre de DIEU >>, et de son groupe de "guerriers d'Israël", d'exécuter quiconque céderait aux Arabes la "terre promise" de "Judée et de Samarie" (l'actuelle Cisjordanie.)

a) Dans l'exégèse chrétienne

Albert de Pury, professeur d'Ancien Testament à la faculté de Théologie protestante de Genève, résume ainsi sa thèse de doctorat << Promesse divine et légende cultuelle dans le cycle de Jacob >> (2 vol. éd. Gabalda, Paris, 1975), dans laquelle il intègre, discute et prolonge les recherches des plus grands historiens et exégètes contemporains notamment : Albrecht Alt et Martin Noth (voir : "Histoire d'Israël", de M. Noth, traduction française, chez Payot 1954 ; "Théologie de l'Ancien Testament", 1971 Ed. Labor et Fides, Genève, par Von Rad ; le père R. de Vaux : "Histoire ancienne d'Israël" (2 volumes), Paris 1971.

<< Le thème biblique du don du pays a son origine dans la "promesse patriarcale", c'est-à-dire dans cette promesse divine adressée, selon la tradition de la Genèse, au patriarche Abraham. Les récits de la Genèse nous rapportent à plusieurs reprises et sous des formes diverses que Dieu a promis aux patriarches et à leurs descendants la possession du pays dans lequel ils étaient en train de s'établir. Prononcée à Sichem (Gn 12/7), à Béthel (Gn 13/14-16 ; 28/13-15 ; 35/11-12) et à Mamré (près d'Hébron, Gn 15/18-21 ; 17/4-8), donc aux sanctuaires principaux de Samarie et de Judée, cette promesse semble s'appliquer avant tout aux régions de l'actuelle Cisjordanie.

Les narrateurs bibliques nous présentent l'histoire des origines d'Israël comme une suite d'époques bien délimitées. Tous les souvenirs, histoires, légendes, contes ou poèmes qui leur sont parvenus, charriés par la tradition orale, ils les insèrent dans un cadre généalogique et chronologique précis. Comme en conviennent presque tous les exégètes modernes, ce schéma historique est largement fictif.

Les travaux d'Albrecht Alt et de Martin Noth ont montré en particulier que la division en époques successives (Patriarches - servitude en Égypte - conquête de Canaan) est artificielle. 
>>1

Résumant, en accord avec la thèse d'Albert de Pury, les travaux de l'exégèse contemporaine, Madame Françoise Smyth, doyenne de la Faculté de théologie protestante de Paris, écrit : << La recherche historique récente a réduit à l'état de fiction les représentations classiques d'exode hors d'Égypte, de conquête de Canaan, d'unité nationale israélite avant l'exil, de frontières précises ; l'historiographie biblique ne renseigne pas sur ce qu'elle raconte mais sur ceux qui l'élaborent : les théologiens parvenus à une pensée à la fois monothéiste et ethnocentrique à la fin de l'exil (VIème siècle avant notre ère). >>

Source : Françoise Smyth. "Les protestants, la Bible et Israël depuis 1948". Dans "la Lettre" de novembre 1984, ndeg. 313 p. 23.

Madame Françoise Smyth-Florentin a fait une mise au point rigoureuse sur le mythe de la promesse dans le livre <<Les mythes illégitimes. Essai sur la "terre promise">>. (Ed. Labor et Fides. Genève 1994.)

Albert de Pury poursuit : << La plupart des exégètes ont tenu et tiennent la promesse patriarcale dans son expression classique (cf par exemple Gn 13/14-17 ou Gn 15/18-21) pour une légitimation post eventum de la conquête israélite de la Palestine ou, plus concrètement encore, de l'extension de la souveraineté israélite sous le règne de David. En d'autres termes, la promesse aurait été introduite dans les récits patriarcaux afin de faire de cette << épopée ancestrale >> un prélude et une annonce de l'âge d'or davidique et salomonien.

Nous pouvons maintenant circonscrire sommairement les origines de la promesse patriarcale :

1. La promesse de la terre, entendue comme une promesse de sédentarisation, a été adressée en premier à des groupes de nomades qui étaient soumis au régime des transhumances et qui aspiraient à se fixer quelque part dans les régions habitables. Sous cette forme-là, la promesse a pu faire partie du patrimoine religieux et narratif de plusieurs groupes tribaux différents.
1

2. La promesse nomade avait pour objet, non pas la conquête politique et militaire d'une région ou de tout un pays, mais la sédentarisation dans un territoire limité.

3. A l'origine, la promesse patriarcale dont nous parle la Genèse n'a pas été accordée par Yahvé (le dieu qui est entré en Palestine avec le "groupe de l'Exode"), mais par le dieu cananéen El dans une de ses hypostases locales. Seul le dieu local, possesseur du territoire, pouvait offrir à des nomades la sédentarisation sur ses terres.

4. Plus tard, lorsque les clans nomades sédentarisés se sont regroupés avec d'autres tribus pour former le << peuple d'Israël >>, les anciennes promesses ont pris une nouvelle dimension. La sédentarisation était un objectif atteint, et la promesse prenait désormais une portée politique, militaire et "nationale". Ainsi réinterprétée, la promesse fut comprise comme la préfiguration de la conquête définitive de la Palestine, comme l'annonce et la légitimation de l'empire davidique. >>

Le contenu de la promesse patriarcale

<< Alors que la promesse "nomade", visant la sédentarisation d'un clan moutonnier, remonte sans doute à une origine ante eventum, il n'en va pas de même de la promesse élargie aux dimensions << nationales >>. Étant donné que les tribus << israélites >> ne se sont unies qu'après leur installation en Palestine, la réinterprétation de la promesse nomade en une promesse de souveraineté politique doit avoir été opérée post eventum. Ainsi, la promesse de Gn 15/18-21, qui envisage la souveraineté du peuple élu sur toutes les régions situées << entre le Torrent d'Égypte (= le wadi `Arish) et le Grand Fleuve, le fleuve Euphrate >> et sur tous les peuples qui y habitent, est manifestement un vaticinium ex eventu s'inspirant des conquêtes davidiques.

Les recherches exégétiques ont permis d'établir que l'élargissement de la promesse << nomade >> en une promesse << nationale >> a dû se faire avant la première mise par écrit des récits patriarcaux.

Le Yahviste, qui peut être considéré comme le premier grand narrateur (ou plutôt : éditeur de récits) de l'Ancien Testament, a vécu à l'époque de Salomon. Il a été par conséquent le contemporain et le témoin de ces quelques décennies où la promesse patriarcale, réinterprétée à la lumière de David, semblait s'être réalisée au delà de toutes les espérances.

Le passage de Gn 12/3b est un des textes-clef pour la compréhension de l'oeuvre du Yahviste. D'après ce texte, la bénédiction d'Israël doit avoir pour corollaire la bénédiction de tous "les clans de la terre (`adámâh)". Les clans de la terre, ce sont d'abord toutes les peuplades qui partagent avec Israël la Palestine et la Transjordanie.

Ainsi nous ne sommes pas en mesure d'affirmer qu'à tel ou tel moment dans l'histoire Dieu se soit présenté devant un personnage historique nommé Abraham et qu'il lui ait conféré les titres légaux de la possession du pays de Canaan. Du point de vue juridique, nous n'avons entre nos mains aucun acte de donation signé "Dieu", et nous avons même de bonnes raisons de penser que la scène de Gn-12/1-8 ; 13/14-18, par exemple, n'est pas le reflet d'un événement historique.

Est-il possible, dès lors, d'"actualiser" la promesse patriarcale ? Si actualiser la promesse signifie s'en servir comme d'un titre de propriété ou la mettre au service d'une revendication politique, alors certainement pas.

Nulle politique n'est en droit de revendiquer pour elle-même la caution de la promesse.

L'on ne saurait se rallier en aucune manière à ceux d'entre les chrétiens qui considèrent les promesses de l'Ancien Testament comme une légitimation des revendications territoriales actuelles de l'État d'Israël.
 >>

Source : Tous ces textes sont extraits de la conférence donnée le 10 février 1975 à Crêt-Bérard (Suisse) lors d'un colloque sur les interprétations théologiques du conflit israélo-arabe, publié dans la revue "Études théologiques et religieuses" ndeg. 3, 1976 (Montpellier).

b) Dans l'exégèse prophétique juive

(Conférence du Rabbin Elmer Berger, ancien Président de la "Ligue pour le judaïsme" aux États-Unis.)

<< Il est inadmissible pour quiconque de prétendre que l'implantation actuelle de l'État d'Israël est l'accomplissement d'une prophétie biblique et, par conséquent, que toutes les actions accomplies par les Israéliens pour instaurer leur État et pour le maintenir sont d'avance ratifiées par DIEU .

La politique actuelle d'Israël a détruit, ou, au moins, obscurci la signification spirituelle d'Israël.

Je me propose d'examiner deux éléments fondamentaux de la tradition prophétique .

a - D'abord, lorsque les Prophètes ont évoqué la restauration de Sion, ce n'était pas la terre qui avait par elle-même un caractère sacré. Le critère absolu et indiscutable de la conception prophétique de la Rédemption, c'était la restauration de l'Alliance avec DIEU, alors que cette Alliance avait été rompue par le Roi et par son peuple .

Michée le dit en toute clarté, << 
Ecoutez-donc, chefs de la maison de Jacob, et dirigeants de la maison d'Israël, vous qui haïssez le bien et aimez le mal, ... qui bâtissez Sion dans le sang et Jérusalem dans le crime .. Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de ruines, Et la montagne du Temple un haut lieu d'idolâtrie . >>

Source : Michée III, 1 - 12
.

Sion n'est sainte que si la Loi de DIEU règne sur elle . Et cela ne signifie pas que toute Loi édictée à Jérusalem est une Loi sainte .

b - Ce n'est pas seulement la terre qui dépend de l'observance et de la fidélité à l'Alliance : le peuple réinstallé à Sion est tenu aux mêmes exigences de justice, de droiture, et de fidélité à l'Alliance de DIEU .

Sion ne pouvait attendre une restauration d'un peuple s'appuyant sur des traités, des alliances, des rapports militaires de force, ou d'une hiérarchie militaire cherchant à établir sa supériorité sur les voisins d'Israël .

...La tradition prophétique montre clairement que la sainteté de la terre ne dépend pas de son sol, ni celle de son peuple, de sa seule présence sur ce territoire.

Seule est sacrée, et digne de Sion, l'Alliance divine qui s'exprime dans le comportement de son peuple.

Or l'actuel État d'Israël n'a aucun droit à se réclamer de l'accomplissement du projet divin pour une ère messianique...

C'est là pure démagogie du sol et du sang.

Ni le peuple ni la terre ne sont sacrés et ne méritent aucun privilège spirituel du monde.

Le totalitarisme sioniste qui cherche à se soumettre tout le peuple juif, fût-ce par la violence et la force, en fait un peuple parmi les autres et comme les autres. >>

Source : Rabbin Elmer Berger : " Prophecy, Zionism and the state of Israël." Ed. American Jewish alternatives to zionism. Conférence prononcée à l'Université de Leiden (Pays-Bas) le 20 mars 1968.

*

Ygal Amir, l'assassin d'Isaac Rabin, n'est ni un voyou ni un fou mais un pur produit de l'éducation sioniste. Fils de rabbin, excellent étudiant de l'Université cléricale de Bar Ilan près de Tel-Aviv, nourri des enseignements des écoles talmudiques, soldat d'élite dans le Golan, ayant dans sa bibliothèque la Biographie de Baruch Goldstein (celui qui assassina, il y a quelques mois, à Hébron, 27 Arabes en prière dans le tombeau des patriarches). Il avait pu voir, à la télévision officielle israélienne, le grand reportage sur le groupe "Eyal" (Les guerriers d'Israël) jurant, sur la tombe du fondateur du sionisme politique, Théodore Herzl, d'<< exécuter quiconque céderait aux Arabes la "terre promise" de Judée et de Samarie >> (l'actuelle Cisjordanie).

L'assassinat du Président Rabin, (comme celui que perpétra Goldstein) s'inscrit dans la stricte logique de la mythologie des intégristes sionistes : l'ordre de tuer, dit Ygal Amir << vient de Dieu >>, comme au temps de Josué.

Source : "Le Monde" (A.F.P.) du 8 novembre 1995.

Ce n'était pas un marginal dans la société israélienne : le jour du meurtre d'Isaac Rabin, les colons de Kiryat Arba et d'Hébron dansaient de joie en récitant des psaumes de David autour du mausolée érigé à la gloire de Baruch Goldstein.

Source : "El Païs" (Espagne) du 7 novembre 1995. p. 4.

Isaàc Rabin était une cible symbolique, non pas, comme Bill Clinton l'a prétendu à ses obsèques, parce qu'il aurait << combattu toute sa vie pour la paix >> (Commandant les troupes d'occupation au début de l'"Intifada", c'est lui qui donnait l'ordre de << casser les os des bras >> aux enfants de la terre palestinienne qui n'avaient d'autre arme que les Vieilles pierres de leur pays se levant avec eux pour défendre la terre de leurs ancêtres.)

Mais Isaac Rabin, avec réalisme, avait compris (comme les Américains au Viêt-Nam ou les Français en Algérie) qu'aucune solution militaire définitive n'est possible lorsqu' une armée se heurte, non à une autre armée, mais à tout un Peuple.

Il s'était donc engagé, avec Yasser Arafat, dans la voie d'un compromis : une autonomie administrative était octroyée à une partie des territoires dont l'occupation avait été condamnée par les Nations Unies, tout en maintenant la protection militaire israélienne des "colonies" volées aux autochtones et devenues, comme à Hébron, des séminaires de la haine.

C'était trop déjà pour les intégristes bénéficiaires de ce colonialisme : ils créèrent, contre Rabin qu'ils présentaient comme un "traître", le climat conduisant à l'infamie de son assassinat.

Isaac Rabin a été victime, après des milliers de Palestiniens, du mythe de la "terre promise", prétexte millénaire des colonialismes sanglants.

Cet assassinat fanatique montre, une fois de plus, qu'une paix véritable entre un État d'Israël en sécurité dans les frontières fixées par le partage de 1947, et un État palestinien totalement indépendant, exige l'élimination radicale du colonialisme actuel, c'est-à-dire de toutes les colonies qui constituent, à l'intérieur du futur État palestinien, d'incessantes sources de provocation et autant de détonateurs pour des guerres futures.

2. Le mythe du "peuple élu"



<< Ainsi parle le Seigneur : mon fils premier né c'est Israël. >>

Exode IV, 22.

La lecture intégriste du sionisme politique

<< Les habitants du monde peuvent être répartis entre Israël et les autres nations prises en bloc. Israël est le peuple élu : dogme capital. >>

Source : Rabbin Cohen, dans son livre : "Le Talmud" (Ed. Payot. Paris. 1986. p. 104.)

Ce mythe c'est la croyance, sans aucun fondement historique, selon laquelle le monothéisme serait né avec l'Ancien Testament. Il ressort au contraire, de la Bible elle-même, que ses deux principaux rédacteurs : le Yahviste et l'Élohiste, n'étaient ni l'un ni l'autre des monothéistes : ils proclamaient seulement la supériorité du Dieu hébreu sur les autres dieux, et sa "jalousie" à leur égard (Exode XX, 2-5). Le Dieu de Moab : Kamosh, est reconnu (Juges XI, 24 et II Rois, 27) comme "les autres dieux" (I. Samuel XXVII, 19).

La T.O.B[1] souligne en note : << Très longtemps, en Israël on a cru à l'existence et à la puissance des dieux étrangers. >> (p. 680 note d)

Ce n'est qu'après l'exil, et notamment chez les Prophètes, que le monothéisme s'affirmera, c'est-à-dire que l'on passera des formules comme celles de l'Exode : << Tu n'auras pas d'autres dieux que moi. >> (XX, 3) à celle qui ne se contente pas d'exiger l'obéissance à Yahvé et non aux autres dieux (comme il est même répété dans le Deutéronome : << Vous n'irez pas à la suite d'autres dieux. >> (VI, 14)), mais qui proclame : << Je suis Dieu, il n'y en a pas d'autre. >> (Ésaïe XLV, 22). Cette affirmation indiscutable du monothéisme date de la deuxième moitié du VIe siècle (entre 550- et 539).

Le monothéisme est en effet le fruit d'un long mûrissement des grandes cultures du Moyen-Orient, celle de la Mésopotamie et celle de l'Égypte.

Dès le XIIIe siècle, le Pharaon Akhenaton avait fait effacer de tous les temples le pluriel du mot "DIEU". Son "Hymne au soleil" est paraphrasé presque textuellement dans le Psaume 104. La religion babylonienne s'achemine vers le monothéisme ; évoquant le Dieu Mardouk, l'historien Albright marque les étapes de cette transformation : << Quand on a reconnu que de nombreuses divinités différentes ne sont que les manifestations d'un seul Dieu... il n'y a qu'un pas à faire pour parvenir à un certain monothéisme. >>

Source : Albright. "Les religions dans le Moyen-Orient". p. 159.

Le "Poème babylonien de la Création" (qui date du XIe siècle avant notre ère) porte témoignage de ces "derniers pas": << Si les humains sont divisés quant aux dieux, nous, par tous les noms dont nous l'aurons nommé, qu'il soit, Lui, notre DIEU. >>

Cette religion a atteint ce degré d'intériorité où apparaît l'image du Juste souffrant :

<< Je veux louer le Seigneur de la sagesse... Mon Dieu m'a abandonné...
Je paradais comme un Seigneur, et je rase les murs...
Tous les jours je gémis comme une colombe et les larmes brûlent mes joues.
Et pourtant la prière était pour moi sagesse,
et le sacrifice ma loi.
Je croyais être au service de DIEU,
mais les desseins divins, au fond des abîmes, qui peut les comprendre ?
Qui donc, sinon Mardouk, est le maître de la résurrection ? Vous dont il modela l'argile originelle,
Chantez la gloire de Mardouk. >>

Source : Op. cit. p. 329 à 341.

Cette image de Job lui est antérieure de plusieurs siècles. Une image semblable du juste souffrant, celle de Danel (pas celui de la Bible hébreue) puni par Dieu et ramené par lui sur la terre, se trouve dans les textes ougaritiques de Ras Shamra, dans ce qu'on a pu appeler "La Bible cananéenne" antérieure à celle des Hébreux puisqu' Ézéchiel cite Danel à côté de Job (Éz. XIV, 14 et 20).

Ce sont là des paraboles dont la signification spirituelle ne dépend nullement de la vérification historique.

C'est, par exemple, le cas de cette merveilleuse parabole de la résistance à l'oppression et de la libération qu'est le récit de l'Exode.

Il importe peu, que << le passage de la mer de roseaux ne puisse être considéré comme un événement historique >>, écrit Mircea Eliade[2] et ne concerne pas l'ensemble des Hébreux, mais quelques groupes de fugitifs. Il est par contre signifiant que la sortie d'Égypte, dans cette version grandiose, ait été "mise" en relation avec la célébration de Pâques... revalorisé et intégré à l'histoire sainte du Yahvisme. [3]

A partir de 621 avant J.C. la célébration de l'Exode prend en effet la place d'un rite agraire cananéen de la Pâques au printemps : la fête de la résurrection d'Adonis. L'Exode devient ainsi l'acte fondateur de la renaissance d'un peuple arraché à l'esclavage par son Dieu.

L'expérience divine de cet arrachement de l'homme à ses servitudes anciennes se retrouve dans les peuples les plus divers : la longue errance, au XIIIe siècle, de la tribu aztèque "mexica" qui après plus d'un siècle d'épreuves arrive dans la vallée sous la conduite de son dieu. Il lui ouvre la voie là où nulle route n'était jusque là tracée. Il en est de même des voyages initiatiques vers la liberté du Kaïdara africain. La fixation au sol de tribus nomades ou errantes est liée chez tous les peuples -- en particulier au Moyen-Orient -- à la donation de la terre promise par un Dieu.

Des mythes jalonnent le chemin de l'humanisation et de la divinisation de l'homme. Celui du Déluge, par lequel Dieu punit les fautes des hommes et recommence sa création, se retrouve dans toutes les civilisations depuis le Gilgamesh mésopotamien jusqu'au Popol Vuh des Mayas (1ère partie, chap.3).

Les hymnes de louange à Dieu naissent dans toutes les religions comme les psaumes en l'honneur de Pachamama, la déesse mère ou du Dieu des Incas,

<< Wiraqocha, racine de l'être,
Dieu toujours proche...
qui crée en disant :
que l'homme soit !
que la femme soit !
Wiraqocha, Seigneur lumineux,
Dieu qui fait être et qui fait mourir...
Toi qui renouvelles la création
Garde ta créature
de longs jours
pour qu'elle puisse
se parfaire...
marchant sur la route droite. >>

Si un préjugé ethnocentrique n'y faisait obstacle, pourquoi, sur ces textes sacrés, qui sont, pour chaque peuple, leur "Ancien Testament", ne déploierait-on pas une réflexion théologique sur les moments de la découverte du sens de la vie ?

Alors seulement, le message de la vie et des paroles de Jésus atteindraient la véritable universalité : il serait enraciné dans toutes les expériences vécues du divin et non pas étriqué et même étouffé par une tradition unilatérale. La vie propre de Jésus, sa vision radicalement nouvelle du Royaume de Dieu, non plus portée par la puissance des grands, mais par l'espérance des pauvres, ne serait plus gommée au profit d'un schéma historique allant seulement des promesses de victoire faites à un peuple jusqu'à leur accomplissement.

Nous n'avons évoqué ici, dans leur antériorité, que les religions du Proche-Orient, au sein desquelles a germé le monothéisme et parmi lesquelles se sont formés les Hébreux.

Dans d'autres cultures, non-occidentales, la marche au monothéisme est plus ancienne encore.

Par exemple en Inde dans les Vedas.

<< Les sages donnent à l'Être Unique plus d'un nom >> (Hymne du Rig-Veda III, 7).

Vrihaspati << c'est notre Père, qui contient tous les dieux. >>III, 18

<< Celui qui est notre Père, a engendré et contient tous les êtres. DIEU unique, il fait les autres dieux. Tout ce qui existe le reconnaît pour maître... Vous connaissez CELUI qui a fait toutes choses ; c'est le même qui est au dedans de vous. >> (CXI, 11).

<< Ses noms sont multiples mais Il est UN. >>

Ces textes sacrés, s'échelonnent entre le XVIe et le VIe siècle avant Jésus-Christ, et le Père Monchanin (S.J.) dans son effort d'intuition pour les situer à l'intérieur des Vedas,. les appelait : << le poème liturgique absolu. >>

Source : Jules Monchanin : "Mystique de l'Inde, mystère chrétien". p. 231-229.

3. Le mythe de Josué :
la purification ethnique


<< Josué, et tout Israël avec lui, passa de Lakish à Hébron. Yahvé livra Lakish aux mains d'Israël. Ils s'en emparèrent et la passèrent au tranchant de l'épée au point de ne lui laisser aucun survivant...Josué, et tout Israël avec lui, monta de Eglôn à Hébron >>.

Livre de Josué X, 34)

La lecture intégriste du sionisme politique

Le 9 avril 1948, Menahem Beghin, avec ses troupes de l'Irgoun, massacre les 254 habitants du village de Deir Yassin, hommes, femmes et enfants.

Nous n'étudierons ce passage de la fossilisation du mythe en histoire et des prétentions de ce "bricolage historique" à la justification d'une politique que dans un cas particulier : celui de l'instrumentalisation des récits bibliques, parce qu'ils n'ont cessé de jouer un rôle déterminant dans le devenir de l'Occident en couvrant ses entreprises les plus sanglantes, depuis la persécution des Juifs par les Romains, puis par les chrétiens, jusqu'aux Croisades, aux Inquisitions, aux Saintes-alliances, aux dominations coloniales exercées par les "peuples élus", jusqu'aux exactions de l'État d'Israël, non pas seulement par sa politique d'expansion au Moyen-Orient, mais par les pressions de ses lobbies, dont le plus puissant, dans la "puissance la plus puissante" des États-Unis joue un rôle de premier plan dans la politique américaine de domination mondiale et d'agression militaire.

Telle est la raison de notre choix : l'exploitation d'un passé mythique oriente l'avenir vers ce qui pourrait être un suicide planétaire.

*
La Bible contient, au-delà du récit des massacres ordonnés par un "Dieu des armées", le grand prophétisme d'Amos, d'Ézéchiel, d'Isaïe, et de Job, jusqu'à l'annonciation d'une "nouvelle alliance" avec Daniel.

Cette "nouvelle alliance" (ce "Nouveau Testament") marquera, à la fois, la plus grande mutation dans l'histoire des hommes et des dieux, avec la levée de Jésus, en laquelle, comme le disent les Pères de l'Église d'Orient : << Dieu s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir Dieu >>. Puis ce fut le retour, avec Saint Paul, à la vision traditionnelle du Dieu souverain et tout puissant, dirigeant de l'extérieur et d'en haut la vie des hommes et des communautés, non plus par la "loi" juive, mais par une "grâce" chrétienne qui aurait la même extériorité détruisant la responsabilité de l'homme. <<C'est par la grâce que vous êtes sauvés. Vous n'y êtes pour rien. C'est le don de Dieu. >> (Éphésiens, II, 8)

Nous ne traiterons pas de la Bible en général, mais seulement de la partie dont prétendent s'inspirer aujourd'hui le régime théocratique israélien et le mouvement sioniste : la Thora (que les chrétiens appellent le Pentateuque, c'est-à-dire les cinq livres initiaux : "la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome") et ses annexes dites "historiques", les livres de Josué, des Juges, des Rois et de Samuel. De la Thora juive ne fait pas partie la grandiose critique prophétique rappelant constamment que "l'alliance de Dieu avec les hommes", est conditionnelle et universelle, liée à l'observance de la loi divine et s'ouvre à tous les peuples et à tous les hommes.

*

La Thora (le Pentateuque) et les livres "historiques" (comme depuis plus d'un siècle les exégètes, l'ont prouvé), sont une compilation écrite de traditions orales qui ont été faites par des chroniqueurs du IXe siècle, et par des scribes de Salomon ayant pour préoccupation centrale de légitimer (en les amplifiant) les conquêtes de David et de son empire (dont il n'existe d'ailleurs aucune possibilité de recoupement historique, ni par des traces archéologiques, ni par des documents autres que les récits bibliques. Le premier événement confirmé par des histoires extérieures, concerne Salomon dont on trouve des traces dans les archives assyriennes).

Jusque là, il n'y a aucune source extérieure aux récits de la Bible pour en contrôler l'historicité.

Par exemple, les vestiges archéologiques d'Ur, en Iraq, ne nous donnent pas plus d'informations sur Abraham, que les excavations sur les ruines de Troie ne nous informent sur Hector ou Priam.

Au livre des "Nombres" (XXXI, 7-18) l'on nous raconte les exploits des "fils d'Israël" qui, vainqueurs des Madianites, << comme le seigneur l'avait ordonné à Moïse, tuèrent tous les hommes >>, << firent prisonnières les femmes >>, << incendièrent toutes les villes >>. Lorsqu'ils retournèrent vers Moïse, << Moïse se fâcha. Quoi, leur dit-il, vous avez laissé la vie à toutes les femmes... ! Eh bien, maintenant, tuez tous les garçons et tuez toutes les femmes qui ont connu un homme dans l'étreinte conjugale... Mais toutes les vierges... gardez-les pour vous. >> (14-18).

Le successeur de Moïse, Josué, poursuivit, lors de la conquête de Canaan, de manière systématique, cette politique de "purification ethnique" commandée par le Dieu des armées.

<< En ce jour-là, Josué s'empara de Maqqeda et la passa, ainsi que son roi, au tranchant de l'épée : il les voua à l'interdit, eux et toutes les personnes qui s'y trouvaient ; il ne laissa pas un survivant et il traita le roi de Maqqeda comme il avait traité le roi de Jéricho.

Josué et tout Israël avec lui, passa de Maqqeda à Livna et il engagea le combat avec Livna. Le Seigneur la livra aussi, avec son roi, aux mains d'Israël, qui la passa au tranchant de l'épée avec toutes les personnes qui s'y trouvaient ; il ne lui laissa pas de survivant et il a traité son roi comme il avait traité le roi de Jéricho.

Josué, et tout Israël avec lui, passa de Livna à Lakish ; il l'assiégea et lui fit la guerre. Le Seigneur livra Lakish aux mains d'Israël qui s'en empara le second jour, la passa au tranchant de l'épée avec toutes les personnes qui s'y trouvaient, tout comme il avait traité Livna. Alors Horam, roi de Guezer, monta secourir Lakish. Mais Josué le frappa ainsi que son peuple au point de ne lui laisser aucun survivant.

Josué, et tout Israël avec lui, passa de Lakish à Eglôn ; ils l'assiégèrent et lui firent la guerre. Ils s'en emparèrent ce jour-là et la passèrent au tranchant de l'épée. Toutes les personnes qui s'y trouvaient, il les voua à l'interdit en ce jour-là, tout comme il avait traité Lakish.

Josué, et tout Israël avec lui, monta de Eglôn à Hébron.
 >>

Source : Livre de Josué. X, 34 à X, 36.

Et la litanie continue énumérant les "exterminations sacrées" perpétrées en Cisjordanie.

Nous devons, devant ces récits, poser deux questions fondamentales :

1. Celle de leur vérité historique;

2. Celle des conséquences d'une imitation littérale de cette exaltation d'une politique d'extermination.

a) Sur le premier point

Nous nous heurtons ici à l'archéologie. Les fouilles paraissent avoir démontré que les Israélites arrivant à la fin du XIIIe siècle av. J.C. n'ont pas pu prendre Jéricho parce que Jéricho était alors inhabitée. La ville du Moyen Bronze a été détruite vers 1550 et a été ensuite abandonnée. Au XIVe siècle elle a été pauvrement réoccupée : on a trouvé de la poterie de cette époque dans des tombes du Moyen Bronze qui ont été réutilisées, et une maison où se trouvait une cruchette du milieu du XIVe siècle. Rien ne peut être attribué au XIIIe siècle. Il n'y a pas de traces de fortifications du Récent Bronze. La conclusion de Miss K.M. Kenyon est qu'il est impossible d'associer une destruction de Jéricho avec une entrée des Israélites à la fin du Xllle siècle av. J.C.

Source : Cf. K.M. Kenyon, Digging up Jericho, London, 1957, p. 256-265 ; Jericho, dans Archaeology and Old Testament Study, éd. D. Winton, Oxford, 1967, spéc. p. 272-274 ; H.J. Franken, Tell es-Sultan and Old Testament Jericho, dans OTS, 14 (1965), p. 189-200. M. Weippert, Die Landnahme der israelitischen Stämme, p. 54-55.

Il en est de même pour la "prise d'Aï"

<< De tous les récits de la conquête, celui-ci est le plus détaillé ; il ne comporte aucun élément miraculeux et apparaît comme le plus vraisemblable. Il est malheureusement démenti par l'archéologie.

Le site a été fouillé par deux expéditions différentes. Les résultats sont concordants : Et-Tell était à l'Ancien Bronze une grande ville dont nous ignorons le nom et qui a été détruite au cours de l'Ancien Bronze III, vers 2400 av. J.C. Elle est restée déserte jusqu'après 1200, où un pauvre village non fortifié s'est installé sur une partie des ruines. Celui-ci n'a subsisté que jusqu'au début du Xe siècle av. J.C. au plus tard ; après quoi le site a été définitivement abandonné. Au moment de l'arrivée des Israélites, il n'y avait pas de ville à `Ay, il n'y avait pas de roi de `Ay, il y avait une ruine vieille de 1200 ans. >>

Source Père de Vaux (O.P.) : "Histoire ancienne d'Israël". Ed. Lecoffre et Gabalda. Paris 1971 T I, p. 565.

Voir : en 1933-35 par Judith Marquet-Krause, Les fouilles de `Ay (Et-Tell), Paris, 1949, Puis par J.A. Callawy à partir de 1964, Cf. J.A. Callaway, Basor 178 (apr. 1965), p. I3-40 ; RB, 72 (1965), p. 409-415 ; K. Schoonover, RB 75 (1968), p. 243-247 ; 76 (1969), p.423-426 ; J.A. Callaway, Basor, 196 (dec. 1969), p.2-16.

b) Sur le deuxième point.

Pourquoi, dès lors, un Juif pieux et intégriste (c'est-à-dire s'en tenant à la lecture littérale de la Bible) ne suivrait pas l'exemple de personnages aussi prestigieux que Moïse ou Josué ?

N'est-il pas dit dans les Nombres, lorsque commence la conquête de la Palestine (Canaan) : << Le Seigneur lui livra les Cananéens. Israël les livra à l'interdit, eux et leurs villes >> (Nombres XXI, 3), puis concernant les Amorites et leur roi : << Ils le battirent, lui et ses fils et tout son peuple, au point qu'il n'en resta aucun survivant ; et ils s'emparèrent de son pays. >> (Nombres XXI, 35).

Le Deutéronome répète, n'exigeant pas seulement la spoliation de la terre et l'expulsion des autochtones, mais le massacre : << Lorsque le Seigneur, ton Dieu t'aura fait entrer dans le pays... et qu'il aura chassé devant toi les nations nombreuses... tu les voueras totalement à l'interdit. >> (VII, 1-2) << et tu les supprimeras >> (Dt. VII, 24).

De Sharon au Rabbin Meïr Kahane, c'est la préfiguration de la manière dont les sionistes se comportent à l'égard des Palestiniens.

La voie de Josué n'était-elle pas celle de Menahem Beghin, lorsque, le 9 avril 1948, les 254 habitants du village de Deir Yassin, hommes, femmes, et enfants étaient massacrés par ses troupes de "l'Irgoun", pour faire fuir par la terreur les Arabes désarmés ?

Source : Menahem Beghin : "La révolte : Histoire de l'Irgoun (p. 200). Éditions Albatros, 1978.

Il appelait les Juifs << non seulement à repousser les Arabes mais à s'emparer de toute la Palestine. >>

La voie de Josué n'était-elle pas celle que désignait Moshé Dayan : << Si l'on possède la Bible et si l'on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait aussi posséder les terres de la Bible. >>

Source : "Jerusalem Post", 10 août 1977.

La voie de Josué n'était-elle pas celle que définissait Yoram Ben Porath dans le grand journal israélien Yediot Aharonoth, le 14 juillet 1972 : << Il n'y a pas de sionisme, de colonisation d'État juif, sans l'éviction des Arabes et l'expropriation de leurs terres >>

Quant aux moyens de cette dépossession des terres ils étaient fixés par Rabin lorsqu'il était Général en chef dans les territoires occupés : casser les os des jeteurs de pierres de l'Intifada.

Quelle est la réaction des écoles talmudiques d'Israël ? Pousser au pouvoir l'un des responsables des plus direct de Sabra et Chatila : le Général Rafael Eytan qui demande le << renforcement des colonies juives existantes>>.

Animé par les mêmes certitudes, le Docteur Baruch Goldstein, colon d'origine américaine, de Kiryat Arba (Cisjordanie) fait plus de cinquante victimes en mitraillant des Palestiniens en prière dans le Tombeau des patriarches. Membre d'un groupe intégriste fondé sous le parrainage d'Ariel Sharon (sous la protection de qui, furent perpétrés les massacres de Sabra et de Chatila, et qui fut récompensé de son crime par une promotion : Ministre du Logement, chargé de développer les "colonies" dans les territoires occupés), Baruch Goldstein est aujourd'hui l'objet d'un véritable culte de la part des intégristes qui viennent fleurir et baiser sa tombe, car il fut rigoureusement fidèle à la tradition de Josué exterminant tous les peuples de Canaan pour s'emparer de leurs terres.

*

Cette "purification ethnique" devenue systématique dans l'État d'Israël d'aujourd'hui, découle du principe de la pureté ethnique empêchant le mélange du sang juif avec le "sang impur" de tous les autres.

Dans les lignes qui suivent l'ordre de Dieu d'exterminer les populations qu'il leur livre, le Seigneur recommande à Moïse que son peuple n'épouse pas les filles de ces peuples (Exode, XXXIV, 16).

Dans le Deutéronome : le peuple "élu" (Deut. VII, 6) ne doit pas se mélanger aux autres : << Tu ne donneras pas ta fille à leur fils et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils. >> (Deut. VII, 3).

Cet "apartheid" est la seule manière d'empêcher la souillure de la race choisie par Dieu, la foi qui le lie à lui.

Cette séparation de l'Autre est restée la loi : dans son livre sur "le Talmud" (Paris, Payot, 1986, p. 104), le Rabbin Cohen écrit : << les habitants du monde peuvent être répartis entre Israël et les autres nations prises en bloc. Israël est le peuple élu : dogme capital. >>

Au retour de l'exil, Esdras et Néhémie veillent au rétablissement de cet "apartheid":

Esdras pleure parce que << la race sainte (sic) s'est mêlée avec les peuples des pays >> (Esd. 9, 2)... Pinhas empale un couple mixte... Esdras ordonne la sélection raciale et l'exclusion : <<tous ceux qui avaient pris des femmes étrangères, ils les renvoyèrent, femmes et enfants >> (Esd. 10, 44). Néhémie dit des Juifs : << je les purifiais de tout élément étranger >> (Néh. 13, 30).

Cette mixophobie et ce refus de l'Autre excèdent la dimension raciale. Si l'on refuse le sang de l'autre par le mariage mixte, on refuse aussi sa religion, sa culture ou sa manière d'être.

Ainsi Yahvé fulmine après ceux qui s'écartent de sa vérité, la seule qui soit, bien sûr : Sophonie lutte contre les modes vestimentaires étrangères ; Néhémie contre les langues étrangères : << Je vis des Juifs qui avaient épousé des femmes achdonites, amonites, moabites ; la moitié de leurs fils parlait l'achdonien ou la langue de tel ou tel peuple, mais ne savait pas parler le judien. Je leur fis des reproches et je les maudis ; je frappais quelques uns d'entre eux, je leur arrachais les cheveux... >> (Néh. 13, 23 - 25)

Les contrevenants sont tous durement jugés. Rebecca, femme d'Isaac et mère de Jacob, affirme : << Je suis dégoûtée de la vie à cause des filles de Het (les femmes Hittites). Si Jacob prend une femme comme celle-là, d'entre les filles de Het, que m'importe la vie ? >> (Gn 27, 46) ou les parents de Samson qui, excédés par le mariage de leur fils avec une Philistine, s'écrient : << n' y a-t-il pas de femmes parmi les filles de tes frères et dans tout ton peuple, pour que tu ailles prendre femme chez les Philistins, ces incirconcis ? >> (Jug. 14, 3).

Le littéralisme conduit aux mêmes massacres que Josué.

<< Les colons puritains d'Amérique, dans leur chasse à l'Indien pour s'emparer de leurs terres, invoquaient Josué et les "exterminations sacrées" des Amalécites et des Philistins. >>

Source : Thomas Nelson, "The puritans of Massachusets", Judaism, Vol XVI, ndeg. 2 1967.

Haïm Cohen, qui fut Juge à la Cour Suprême d'Israël, constate: <<l'amère ironie du sort a voulu que les mêmes thèses biologiques et racistes propagées par les nazis et qui ont inspiré les infâmantes lois de Nuremberg, servent de base à la définition de la judaïcité au sein de l'État d'Israël >> (voir Joseph Badi "Fundamental Laws of the State of Israel". New York, 1960, p. 156).

En effet au procès des criminels de guerre de Nuremberg, au cours de l'interrogatoire du "théoricien" de la race, Julius Streicher, la question est posée :

<< En 1935 au Congrès du Parti à Nuremberg les <<lois raciales >> ont été promulguées. Lors de la préparation de ce projet de loi, avez-vous été appelé en consultation et avez-vous participé d'une façon quelconque à l'élaboration de ces lois ?

Accusé Streicher : - Oui, je crois y avoir participé en ce sens que, depuis des années, j'écrivais qu'il fallait empêcher à l'avenir tout mélange de sang allemand et de sang juif. J'ai écrit des articles dans ce sens, et j'ai toujours répété que nous devions prendre la race juive, ou le peuple juif, pour modèle. J'ai toujours répété dans mes articles que les Juifs devaient être considérés comme un modèle par les autres races, car ils se sont donné une loi raciale, la loi de Moïse, qui dit :

<< Si vous allez dans un pays étranger, vous ne devez pas prendre de femmes étrangères. >> Et ceci, Messieurs, est d'une importance considérable pour juger les lois de Nuremberg. Ce sont ces lois juives qui ont été prises pour modèle. Quand, des siècles plus tard, le législateur juif Esdras constata que, malgré cela, beaucoup de Juifs avaient épousé des femmes non juives, ces unions furent rompues. Ce fut l'origine de la juiverie qui, grâce à ses lois raciales, a subsisté pendant des siècles, tandis que toutes les autres races, et toutes les autres civilisations, ont été anéanties. >>

Source : Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international (Nuremberg : 14 novembre 1945 - 1er octobre 1946. Texte officiel en langue française. Débats du 26 avril 1946, Tome XII. D. 321)

C'est en effet ainsi que les juristes, conseillers du Ministère de l'Intérieur nazi, avaient élaboré les << Lois de Nuremberg, du droit de la population du Reich et de la protection du sang allemand et de l'honneur allemand >>. Ces juristes conseillers, Bernard Losener et Friedrich Knost, commentent ainsi le texte, dans le recueil : "Les lois de Nuremberg":

<< Selon la volonté du Führer, les lois de Nuremberg n'impliquent pas vraiment des mesures propres à accentuer la haine raciale et à la perpétuer ; au contraire, de telles mesures signifient le début d'une accalmie dans les relations entre le peuple juif et le peuple allemand.

Si les Juifs avaient déjà leur propre État, dans lequel ils se sentiraient chez eux, la question juive pourrait être considérée comme résolue, tant pour les Juifs que pour les Allemands. C'est pour cette raison que les sionistes les plus convaincus n'ont pas élevé la moindre opposition contre l'esprit des lois de Nuremberg
.>>

Ce racisme, modèle de tous les autres racismes, est une idéologie de domination de différents peuples.

Entre la shoah cananéenne et la mixophobie s'insère actuellement l'idéologie du " transfert " de populations que soutiennent 77 % des rabbins de Judée - Samarie. Que cette doctrine de l'exclusion extermination, ait des fondements en partie religieux (c'est DIEU qui l'impose) ne dédouane en rien le judaïsme du refus de l'Autre. DIEU dans le Lévitique enjoint aux juifs de ne pas pratiquer le mélange d'"espèces" (Lev. 19, 19) et leur commande de distinguer le "pur" de l'impur (Lev. 20, 25) comme lui-même a distingué Israël des autres peuples (Lev. 20, 24), pour opérer une discrimination raciale. << j'établirai une différence entre mon peuple et ton peuple >> (Ex. 8, 19).

Ainsi, en 1993, le grand Rabbin Sitruk peut-il dire sans crainte d'être rappelé à l'ordre par quelque instance que ce soit :

<< Je voudrais que des jeunes gens juifs n'épousent jamais que des jeunes filles juives. >>

Cette phobie trouve son point culminant lorsqu'il s'agit d'Israël. Ainsi Israël " qui sera saint " (Lev. 20, 26) ne doit pas se "souiller " (Esd. 9, 11) au contact des autres nations que DIEU a pris " en dégoût" (Lev. 20, 23). L'interdiction est maintes et maintes fois répétée.

<< Tu ne t'allieras point par mariage avec elles (les nations cananéennes) ; tu ne donneras pas ta fille à leur fils, tu ne prendras pas leur fille pour ton fils... >> (Deut. 7, 3-4) << Si vous vous attachez à ce qui reste de ces nations qui sont demeurées avec vous, si vous vous alliez par mariage avec elles, si vous pénétrez chez elles et qu'elles pénètrent chez vous, sachez le bien : YAHVE, votre DIEU, ne continuera pas à déposséder ces nations de devant vous. Elles deviendront pour vous un filet et un piège, un fouet sur vos flancs et des aiguilles dans vos yeux, jusqu'à ce que vous disparaissiez de dessus ce bon sol que vous a donné YAHVE, votre DIEU >> (Jos. 23, 12 - 23, 13).

Le 10 novembre 1975, en séance plénière, l'O.N.U. a considéré que le sionisme était une forme de racisme et de discrimination raciale.

Depuis l'éclatement de L'U.R.S.S., les États-Unis ont fait main basse sur l'O.N.U. et, parmi bien d'autres actes de banditisme international, ont obtenu le 16 décembre 1991, l'abrogation de la juste résolution de 1975, lavant ainsi une nouvelle fois le sang qui recouvre Israël et ses dirigeants. Or, dans les faits, rien n'a changé depuis 1975, ou plutôt si : la répression, le génocide lent du peuple palestinien, la colonisation, ont pris une ampleur sans précédent.





Continuer au chapitre suivant du livre de R. Garaudy "Les mythes fondateurs de la politique israélienne"




Les mythes fondateurs de la politique israélienne


Par Roger Garaudy

Introduction

I - Les mythes théologiques

II - Les mythes du XXè siècle

III - L'utilisation politique du mythe

Conclusion


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"Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal; nous avons pris leur pays. [...] Ils ne voient qu'une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ?"

- David Ben-Gourion, premier ministre israélien, cité par Nahum Goldmann dans "Le Paradoxe Juif", page 121.


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"Les Juifs [...] étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur."

- Charles de Gaulle, conférence de presse du président de la République, 27 novembre 1967.

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